Place aux cons 9


J’étais là au loto du camping, deux heures durant. Qu’en dire ? Des familles, sur trois ou quatre générations parfois, qui bidouillaient leurs morceaux de carton… Ils gagnaient des T-shirts, des boites de plastique, des billets pour ailleurs mais pas trop loin et à chaque numéro tiré… ils criaient. L’animatrice faisait chiffrement référence à ses congénères d’Angers pour le 49, aux ensoleillés de Marseille quand c’était le 13, aux lointains des montagnes, 74,  et le cri suivait. Quand quelqu’un avait aligné cinq ou six numéros, il se déplaçait jusqu’au micro sous les applaudissements, avait le droit de dire son nom et gagnait … jusqu’au T-shirt orné du logo du camping. Çà c’était bien, édifiant mais bien… Le pire, c’est quand cette famille composée d’une mère et de trois mâles, dont un géniteur, s’est positionnée à côté de moi qui sirotait le mojito local. Donc trois matheux, des plus classiques par la taille de leurs boutons, la lourdeur de leur imagination et la transparence de leurs personnes, qui s’efforçaient, par de savants calculs, certainement tous plus précis et exacts les uns que les autres, de prévoir quel serait le nombre qui sortirait après celui d’avant… et alors me direz-vous, rien  de bien grave… oui vous dirai-je…. rien de plus grave, mais moins fort alors, discrètement… même si la mère dont l’angoisse pouvait être provoquée par le fait qu’aucun de ces deux fils ne lui ressemblait, tous deux étaient le portrait craché du père, lumineux idiot brillant. Oui, même si la mère possédait une rondeur de fesses et de seins qui malheureusement ne pouvaient en aucun cas faire disparaître de son visage la même lueur de bêtise extatique face à l’intelligence de calculatrice de ses deux fils, le mari ayant été rejeté de son corps dès la naissance du second enfant… ni faire disparaître ni faire oublier aussi.

Puis ce fut le tour de cette dame, enceinte d’un troisième enfant, bien qu’on eut pu la prendre pour la grand-mère des deux premiers qui l’accompagnaient, elle commandait quelques consommations. Pendant ce temps, ses descendants, laids et certainement idiots, se battaient. La fille âgée d’une dizaine d’années, déjà déguisée en …..asse, sainement vulgaire mais déjà trop grosse, traitait systématiquement son petit frère « d’enculé »… Lui, sans pour autant l’être, la harcelait de coup de poings. Il était blond, bien que tondu et était vêtu principalement d’un maillot de foot amplement publicité… il était aussi vulgaire qu’elle à l’occasion de certains mots orduriers, elle n’était pas que grosse et mal vêtue cependant… Ne pas aimer les enfants des autres. D’aucuns me diront que je suis bien prétentieux pour oser critiquer ainsi mon prochain, ma prochaine…. et alors ? lui opposerai-je, ce n’est pas moi qui ait créé le con et si tel était le cas, j’aurais fait pire, pas mieux. Je suis là, observant ce pair avec lequel je ne sens aucune complicité ni affinité nécessaires aux prémisses d’états fusionnels, il me saute aux yeux, et j’en frémis, de par son évidente connerie existentielle, son opulente épaisseur d’idiotie entourant une vie trop souvent absente, la bassesse de son regard face à la médiocrité des grandes messes, son silence angoissé quand il attend le prochain numéro…Bingo !

Elle m’a parlé au ventre…


C’était samedi soir, lors d’un concert, l’orchestre des mariages et des enterrements….C’est avec mon ventre que je les ai écoutés. Les Balkans, là-bas en bas, des lamentations de trompettes, des larmes de cuivre, des odeurs d’alcool et d’herbe brûlée….c’est à  mon ventre qu’elle s’est adressée cette musique qui fait passer. Elle fait passer de la vie  à la mort de la mort  à l’infini, le temps s’arrête alors, musique de l’oubli touchant au plus profond de ma vie.Musique des sentiments qui extirpe de mes tripes des nuits sans sommeil, des verres vidés, des matins seul dans la rue, des souvenirs de sourire… des silences, encore des silences. Cette musique de folie qui me remue , me brasse , me concasse, me laisse là et épuisé, les yeux retournés, en route vers mon passé….danser les bras levés, lever son verre, vider son verre et encore danser. Un moment, juste un court moment tout est là , face  à moi, elle me regarde, musique d’un non mariage, musique d’un enterrement…. je lève les bras, je vide mon verre….putain de musique le temps d’un enterrement…faim de mes nuits sans finjjjj-10 [1280x768]

orléans festival de jazz 2


Deuxième soir, la musique a oublié d’être noire. Peut être merveilleuse, virtuose, étonnante….mais elle ne m’a pas emporté. Je suis resté planté comme un vieil arbre….trop européenne, pas de blues, pas de négritude, politiquement correct…..Et puis ce publique qui se doigt d’être là….comme un souffle d’ennui, entre vin rouge biologique, bière  à deux euros et sandwich SNCF…mais il faut applaudir, être émerveillé. Je ne dois être qu’un vieux con sans souplesse, je me reconnais au fait que j’ose tout….j’eus aimé qu’elle me prenne les oreilles sans avoir au préalable choisi de l’écouter,que son rythme me botte le cul et me donne envie de danser, qu’elle ait eu des rires, des hoquets…..j’oserai chiante, bloquée au fond de ma tête…..un peu comme si cette musique n’était plus de la musique…..Ils étaient tous assis au fond de leur transat , cons centrés en phase auditionnante….je ne dois être qu’un vieux con qui n’a rien compris, cela me rassure.jj-28 [1280x768]

Orléans festival de jazz 1


Soir, lumière, espace festif. On y boit, on y écoute, on y parle….chaleur d’été, comme un vent de liberté, de vacances….. »doum doum doum », jazz, contrebasse et batterie, putain de musique , quand elle t’embarque, c’est comme une femme qui vient de commencer  à te regarder. Elles, ils sont tous là, rien de plus à dire,c’est un incontournable….serais-je le seul à avoir le blues ?….putain de musique…j-33 [1280x768]

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