Éloge du verbe: aller


Verbe  que l’on utilise de manière redondante juste pour faire savoir que tout aurait pu s’arrêter mais que, bref, simplement, notre programmation interne  a repris le dessus…. ça va aller. Verbe de non déplacement…_91C4001

Le goût du beurre……


Je suis de retour, sans détour, je reprends mon clavier, bande de lecteurs numérisables… vous m’attendiez.

Qu’en est-il du goût beurre ? ce truc gras et jaune  à l’odeur de ventre flasque et de sueur refroidie. Je le hais! synonyme des années fastes où il fallait beurrer son saucisson, son camembert et son morceau de bœuf sanguinolant… Beurre je te hais. Conçu au départ par dame nature pour imperméabiliser les parois intestinales des veaux, ton frère le cholestérol t’habite comme une âme hante un château écossais. Beurre, ennemi, cœur de mon ressentiment profond et sincère, ton odeur hante mon esprit depuis que je suis né. Ton odeur est improbablement  grasse, lourde…comme une effluve d’huile dans un garage automobile, tu envahis certaines cuisines …..tu te vends en plaquettes au volume  contraint dans des dimensions de petits pavés soixantehuitards, tu es à  la cuisine ce que l’auteur est à  l’écriture …indigeste. Je ne peux te sentir , ni te goûter…fonds! Arrose le brochet de mon étang, sers de lubrifiant aux sodomites culinistes….je suis heureux que les femmes n’aient pas le goût du beurrestock-112 [1280x768] à  certaines heures.

Moseph acte 14


Moseph revint par cette rue par laquelle il était parti, du temps auparavant, beaucoup de temps. Jarie l’accompagnait, elle tenait son fils, leur enfant,  dans ses bras, la rue était déserte, en ruine. Adamah suivait, ni souriant, ni satisfait, il veillait désormais sur eux trois. L’âge ne paraissait pas l’avoir touché. Lorsque Garbiel les vit arriver, il se leva difficilement, le temps  avait comme soudé ses os….il y avait si longtemps qu’il attendait. Il se dirigea vers l’enfant, le toucha du bout des doigts, le sentit, le goûta et s’enfuit le plus rapidement qu’il put , vers l’opposé de cette rue arrivante. Moseph ne se souvenait pas avoir été dans cette direction, il était toujours resté entre cette rue et la ferme d’Adamah, jamais il n’avait osé partir dans l’autre sens lorsqu’il était enfant…il sentait là  à cet instant qu’il y avait toujours eu comme un interdit, interdit des plus simple puisque personne n’avait osé partir dans cette direction. C’était la première fois. Il devait rejoindre Garbiel qui, tout en boitant rapidement, leur ouvrait la marche…Il savait où  aller, il avançait maintenant dans un bois touffu sans chemin et marchait de plus en plus vite, il commençait à émettre des sons que l’on eut pu prendre pour des sons de joie. Il arriva à  un mur , si haut qu’on avait l’impression qu’il touchait le ciel…le ciel…. Moseph n’avait jamais levé les yeux au ciel, tout ce qui s’était passé, depuis toujours,  l’avait été sous ses yeux et près de sa ligne d’horizon…et là  ce qu’il pensait être le ciel tombait au sommet du mur haut …mais humainement accessible, comme le toit d’une maison chevauche son mur , l’espace d’un instant…. Garbiel avait tourné sur sa gauche et se dirigeait vers une tour qui pénétrait le ciel, le toit, là-haut…..stock-6 [1280x768]

Sourires…


Se levant difficilement, ce matin attardé, trébuchant sur des verres, qui la veille n’étaient pas cassés, juste pleins, opaques pour certains,démesurément vides pour d’autres; il ouvrit sa fenêtre, sans fumer, sans regarder plus loin que l’horizon découpé par ses arbres. Éventuellement le soleil brillait, le bleu du ciel , surfait depuis longtemps, lui paraissait vert, aussi vert que certains des verres étaient vides…Il se dirigea vers sa douche, noire, aux carreaux de faïence blancs….L’eau froide ne le réveilla pas plus que si elle  avait été chaude, son corps engourdi par une cuite commencée vingt ans plus tôt ne répondait plus à  ces stimuli. Son corps, dont il n’aimait plus l’épaisseur flasque et démesurée, le pesait; le grain de peau s’oblitérant des années passées à  ne pas l’habiter  semblait être un de ces négatifs anciens dont la granulation argentique laissait cette impression  propre aux photos d’une époque passée, son corps s’opposait  à lui. Il ne le regardait plus  depuis longtemps, il n’écoutait plus son corps depuis longtemps… cependant il aimait parfois sourire, se laisser aller  à ce mouvement des lèvres et joues qu’il ne pouvait s’empêcher d’accompagner de quelques larmes….Au moment où il sentit son cœur lâcher prise, commencer  à ne plus pouvoir continuer de battre, ce petit pincement s’intensifiant en douleur profonde, Il sourit , pensant aux sourires d’un plaisir lointain….un verre vide reposait à  ses pieds, son cœur oubliant de battre….sans rire.ytr-3

il n’est pas vain de vouloir


Martyrisant chaque noirceur de mes nuits, je me glisse hors mes draps pour ne pas continuer ce sommeil qui comme chaque matin m’a quitté mollement. Je ne sais pas dormir,toujours peu, toujours sans rêve, il ne me reste plus que ces cauchemars titanesques qui ne sont que des folies de simplicité, de simple. Rêver des bulles dans un verre d’eau gazeuse, m’emprisonnant hors l’espace du gaz respirable. Je me refuse à rêver courageusement. J’ai donc opté pour le rêve érotique, impudique, révoltant s’il en fût… Ce rêve qui laisse couler le long de mes joues une rougeur équivalente à la chaleur de mon sexe. Je ne suis qu’un homme, j’en veux toujours plus, érotisant mes draps, m’accrochant à mon oreiller, je suis en tendre contact avec une peau rêvée. Je lutte ergonomiquement  avec la courbure de mon ventre, la chaleur de sa main, l’humidité de sa salive, elle m’avale …. et j’en rougis.

Ce n’est qu’un matin boiteux, sans sonorité victorieuse, sans râle…..simple vie d’un étalon oublié, ce matin là j’enfilais mes chaussettes colorées…le ridicule , une fois de plus ne réussit pas à me tuer. Mon arme, plus acérée que la sienne, le tua cyniquement….j’étais un homme sans sa peau à embrasser.Il n’est pas vain de vouloir encore et encore  ce toujours plus qui ne manque pas à certains.stock-95-1280x768

il y eut un début de fin du monde.


je vivais ce soir là  sur une autre planète , replié, insatisfait, oubliant, oublié… je me battais contre mon humanité….j’aurais aimé violemment la caresser…il ne m’en était pas donné la possibilité….j’attendis, j’attendais, le vent, le moment où je me sens, le moment  où le sang coule, l’innocent ne sait pas quand …J’ouvris les yeux, l’heure passée, le moment fini…je décidai de finir le monde dans lequel j’avais toujours vécu. Comment vous expliquer  ce qui à  ce moment manquait à mon existence, ce qui vibrait encore en moi sans que je sus le contrôler…tous étaient dans un état d’insuffisance intellectuelle, considérant l’importance du passé comme la prégnance du présent. Je m’arrêtai  à ce moment opportun pour satisfaire  à son baiser… Je n’étais qu’un pauvre homme mélancolique…considérant l’humanité dans sa plus vaste médiocrité…..je choisis quand la fin du monde commencerait….Elle survivrait peut-être.stock-49

Cependant…


j’aime les femmes  pour leur odeur, leur regard, leurs gouts, leur capacité à refuser et se détourner, leur capacité à accepter et se donner, j’aime les femmes parce qu’elles sont ce que je ne suis pas….

Et bien , j’ai réussi à danser un rock’n roll avec une suédoise, dans un dancing où la moyenne d’âge devait tourner autour de soixante-cinq ans…Elle n’en avait pas moins et elle était bourrée comme il se doit…c ‘est elle qui est venue me chercher, elle m’a pris par les mains et en avant….Je ne suis pas un pro du rock’n roll, mais je suis le tempo….j’ai du  oublier les croches et ne m’attarder que sur les blanches pointées…Malgré cela elle trouvait que j’allais trop vite… alors comme dans un film au ralenti…la musique finie, elle m’a prise dans ses bras et m’a dit un truc en suédois avec un super regard bleu féminin,  un de ceux qui ne trompe pas, un de ceux dont je souhaiterais qu’il ne trompât point…Elle attendit une réponse….j’ai essayé, en anglais, de lui dire que je n’avais pas compris…C’est à ce moment qu’elle est tombée sur le cul aidée par l’alcool et mon charme évident. Je l’ai aidée à se relever et puis elle est partie vers les toilettes….Je crois avoir compris ce qu’elle avait envie de dire:  » je suis bourrée comme pas possible, je crois que je vais gerber mon mélange vin rouge acide et bière sucrée, si tu m’emmènes aux toilettes je te ferai une petite gâterie  »

… Jacques Martin est intervenu, l’école des fans se terminait, je retournai me rasseoir sur mon podium …

Elle était suédoise, elle avait soixante cinq-ans, des yeux merveilleux, un regard coquin, elle s’était fait mal au cul en tombant….Elle avait quelque chose de merveilleusement féminin.20090424-night-48-sur-2821

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