Autobiographie d’un autre: 9


Elle ne se  retourna pas mais pensa pendant un temps long et pesant à cette chose, lui, et à ce moment où elle avait été nommée maman, de nombreuses fois elle pleura de ne pas avoir su le prendre dans ses bras et de l’avoir étouffé… C’est de sa mort qu’elle pleurait, sa mort qu’elle lui avait refusée.

Lui, resta sur son sol, ayant déjà oublié, oublié et encore oublié. Il n’avait ni passé ni futur. Son existence se limitait à  un passé exact, ne se souvenant de rien de ce qu’il avait vécu, ne se projetant pas dans le  temps pour exister. Il  était au sens  le plus précis de ce verbe, il était là. C’est cet état de présence totale , non inscrit dans le devenir ou l’avoir été du temps qui le rendait invisible aux yeux de tous…. Cependant, au moment où d’autres eurent dit qu’il avait peut être cinq ans, il se passa un changement dans sa vie. Un autre enfant prit conscience de cette existence parallèle et vint s’asseoir  à ses côtés. Il le regardait , le touchait, le griffait, le mordait, le goûta…. l’autre alors laissa quelques terminaisons nerveuses explorer le champ de la communication tactile… il toucha.

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