DOnc… si nous résumons… Nous en sommes à l’ère du cloud, ce qui veut dire que nous dématérialisons au second degré. Nos propres données ne sont plus présentes sur nos disques durs, de dur nous sommes passés à nuageux. Le problème qui ne va pas tarder à se présenter va être la permanence temporelle des réalités stockées. Si nous partons du principe de réalité que nous avons transféré nos mémoires cérébrales sur des appareils aux capacités de stockage bien plus efficaces, mais que ces mémoires n’ont qu’une durée de vie et de lisibilité bien inférieure à une vie humaine, cela signifie que nous n’aurons plus accès à notre propre histoire mémorisée et écrite au cours d’une vie. Le dernier exemple de cette avancée technologique est la tablette, petit interface matériel entre notre mémoire et le data center cloudé… notre mémoire ne nous appartient plus et nous devons acheter l’espace pour la stocker et pouvoir la lire et bientôt nous devrons acheter le temps de sa permanence pour être existant. N’oublions pas que les réseaux sociaux remplacent les lieux de rencontre, qu’on drague sur internet, qu’on ne photographie plus les autres pour cause de droit à l’image mais qu’on se photographie en surnuméraire pour écrire son flux existentiel … dans quelques années il y aura tellement de données diverses qu’elles auront une permanence d’existence si courte que pour conserver juste ce qui correspond à soi il faudra payer un loyer de temps aussi cher que son propre loyer physique… notre moi aura lui aussi été transféré ailleurs, nous croiserons des enveloppes vides d’être en communication constante avec divers interfaces matériels qui les connecteront aux espaces numériques… et l’orgasme dans tout cela?