De retour à ma paillote, celle du début, celle qui a une forme de trapèze, dont la serveuse s’appelle Marlène, ce soir, soir de changement, nous sommes samedi, les nouveaux n’ont pas encore pris leurs marques, les anciens cuvent. A ma gauche, un vieux à la voix éraillée, fumeur, picoleur… il téléphone sérieusement. A ma droite, un couple de deux ados allemands, cela promet, ils ont déjà les manches à balai… et ils sont assis dessus.. Sur le côté droit du bar, deux couples d’Allemands , la soixantaine ou plus, dubitatifs ou en train de se faire lourdement chier, l’un des deux vient de partir pour laisser place à l’un des Anglais qui écument ce bar, pub. Face à moi une famille allemande, souriante, détendue… banale, horriblement banale. Nous sommes samedi, il est 21h27… Marlène, la serveuse s’affaire en souriant, elle porte un débardeur à fines rayures blanches et noires, relativement échancré dans le dos qui laisse apparaître, sur son épaule gauche, un tatouage, complexe…. elle sert, je vois sa fine culotte de coton noir quand elle se baisse pour chercher ou pour trouver, c’est ça l’érotisme ce que l’on voit seul et certain que c’est unique. Le jeune couple allemand sera bientôt très laid, les vieux s’emmerdent encore plus, c’est leur silence qui le certifie… la famille en face m’énerve, tous blonds, outrageusement blonds. Il y a quelque chose de tragiquement figé dans le sourire de Marlène, comme si elle n’en avait pas envie… de sourire, pas de servir. Le couple ado vieilli terriblement, les vieux sont pétrifiés à moins que ce ne soient les jeunes qui aient vieilli…. et dire que si je quittais mon pantalon, personne ne le remarquerait…
Archives du 9 août 2014
naturisme 6
Bon, c’est la fin de journée, j’ai eu droit à ma petite heure de soleil et c’est l’heure de l’apéro… concernant les cons: un ado habillé ou à poil… c’est con, un con quand c’est à poil cela ne se voit pas forcément qu’il est con, mais dès qu’il l’ouvre c’est probant, comme quoi le naturisme… tout à l’heure, à la piscine, ce père qui forçait son gamin à faire des longueurs, alors que le pauvre chiard de sept ou huit ans était fatigué …Et bien son paternel lui disait, là je parlerai de harcèlement: « si tu veux devenir un homme il faut nager le crawl et avoir ton brevet de 1000 m avant dix ans » merde, je nage comme une casserole, je ne dois pas être un homme, non le pire c’est que ce père, s’était certainement rendu compte de la différence évidente de son fils et qu’il essayait de retourner une situation pour laquelle il n’était pas certain de considérer le devenir de son fils comme une situation qu’il accepterait dans le futur… sa féminité déjà évidente lui faisait peur et il voulait intervenir sur le devenir de son enfant… l’aimerait-il dans 10 ans quand il aurait besoin d’être aimé, comme il est ?
Bon les naturistes sont-ils des gens bien dans leur peau ? sincèrement je pense que la nudité n’aide en rien, être nu pour certains, c’est un exutoire, pour d’autres, une solution et pour d’ultimes, un masque…Les gens nus peuvent être fascinants, mais pas dans l’oubli de leur eros, je me rends compte que toutes ces chairs sont neutres, neutralisées par la convention sociale… nu tu seras, nu tu ne te verras pas… pas de désir, pas de regard, la mise à mort de l’obscur objet du désir… ce n’est pas l’absence de sexe, c’est la mise en berne du moteur nommé désir…. entre échangisme effréné à la sexualité de groupe et la nudité paradisiaque d’avant le pêché, y aurait-il un juste milieu ? C’est possible, mais là je viens de voir passer mon anglaise de l’autre soir avec son mari… je coupe court à toute discussion….
naturisme 5
Pour tout vous dire, je m’emmerde un peu, naturiste ou pas, surtout que le temps n’est pas au rendez-vous, aujourd’hui il fait froid… ça y est je l’ai dit. Par exemple aujourd’hui voici quel a été et quel sera mon programme:
je me suis réveillé, dans ma tente , humide, pas moi, la tente, mais comme j’ai un bon duvet, je suais sous ma couette…donc vers 7 heures… j’avais des frissons, personne pour me défrissonner, tiens je vais me regarder un dvd, et oui quand je campe je prévois large, retour à la nature ou pas, donc « burning after reading » des frères Cohen, bon, souriant… donc cela me pousse jusqu’à 9 heures, toujours humide dans mon duvet de haute montagne. Je sors, nu, naturisme oblige, putain qu’il fait froid, je fais le brave, je pousse jusqu’aux douches, nu, diminué par le froid, pour ne pas dire inexistant, l’eau est chaude, une brave Teutonne aux tétons étonnants se lave à côté de moi, avec deux comme moi on pourrait en faire une comme elle, elle est gentille elle me prête son produit douche sans m’imposer une quelconque contrepartie d’ordre sexuel, ce qui est appréciable , mais ce n’est pas pour autant que mon sexe a retrouvé sa taille normale, à moins qu’il ne l’ait définitivement perdu…9h30, je rejoins ma tente, je m’habille, j’en vois qui se gaussent, et bien oui !, je n’ai pas honte je suis habillé mais nu sous mes vêtements…Je quitte ma tente pour rejoindre mon petit café qui sert des petits déjeuners, je prends un petit déjeuner… avec il est vrai une légère pointe d’éclaircie, pas plus de 5 minutes de soleil. Pendant que je me sustente, je médite sur la décrépitude exponentielle des corps et constate encore avec effarement que les gens sont gros, ou s’ils ne le sont pas exactement, ils sont en phase de mutation certaine. Durant cette pause méditative quelques familles recomposées se décomposent autour de leurs sales gamins, quelques couples vivent nus pour retrouver une simili sexualité, ancienne, souvenante…Et moi qui écris, toujours aussi nu sous mes vêtements, mais sans sous-vêtements, méthode personnelle pour me souvenir que je fais du naturisme… Il est l’heure d’aller à la plage, nuages gris, vent de sud ouest, pas plus de 12 degrés ressentis…je reste 30 minutes nu, puis 15 minutes habillé, quelques personnes âgées, plus que moi, courent nus, ils doivent avoir un problème thyroïdien ou viennent du nord de la Finlande. Il est déjà midi, je vais retourner me coucher sous ma tente, habillé, la température baisse et je vais réfléchir au sujet de mon prochain texte: Quand on est un homme et que l’on fait du naturisme, n’est-il pas complexant de constater que des hommes ont des sexes beaucoup plus gros que le vôtre, alors qu’avant vous pensiez que c’était impossible…? Bon…, allez, suffit les bêtises, je vais peut-être m’habiller sous mes vêtements…
naturisme 4
Il ne fait pas chaud, on endure sa petite laine, il y a toujours les inconditionnels, les purs et durs, qui quelque soit le temps sont nus en bas et habillés en haut, surtout les Germains, enfin a priori, je ne leur demande pas s’ils le sont, ils donnent l’impression de l’être, mais ce matin mon propos n’est pas là, je suis effaré par ce que je viens de voir il y a trente secondes, pas plus, si peut-être, le temps passe… donc une femme, belle, néerlandaise, grande, vêtue d’une robe blanche attend son compagnon, en compagnie de son chien, un setter, irlandais le chien, quant au compagnon je présume qu’il est aussi néerlandais, à moins qu’il ne soit aussi irlandais comme le chien de sa compagne. le chien lève la tête, sa maîtresse lui parle en néerlandais à l’irlandais, le chien lui répond en lui léchant fortement le visage…je dirais que c’était un french kiss parce qu’elle aussi se met à lui lécher la gueule… et pas qu’un peu, avec la langue….et tout, et tout… beurk…! Arrive son compagnon qu’elle embrasse tout aussi sauvagement… cela aurait-il changé quelque chose si le chien eut été un épagneul breton…? Je ne pense pas…