Martyrisant chaque noirceur de mes nuits, je me glisse hors mes draps pour ne pas continuer ce sommeil qui comme chaque matin m’a quitté mollement. Je ne sais pas dormir,toujours peu, toujours sans rêve, il ne me reste plus que ces cauchemars titanesques qui ne sont que des folies de simplicité, de simple. Rêver des bulles dans un verre d’eau gazeuse, m’emprisonnant hors l’espace du gaz respirable. Je me refuse à rêver courageusement. J’ai donc opté pour le rêve érotique, impudique, révoltant s’il en fût… Ce rêve qui laisse couler le long de mes joues une rougeur équivalente à la chaleur de mon sexe. Je ne suis qu’un homme, j’en veux toujours plus, érotisant mes draps, m’accrochant à mon oreiller, je suis en tendre contact avec une peau rêvée. Je lutte ergonomiquement avec la courbure de mon ventre, la chaleur de sa main, l’humidité de sa salive, elle m’avale …. et j’en rougis.
Ce n’est qu’un matin boiteux, sans sonorité victorieuse, sans râle…..simple vie d’un étalon oublié, ce matin là j’enfilais mes chaussettes colorées…le ridicule , une fois de plus ne réussit pas à me tuer. Mon arme, plus acérée que la sienne, le tua cyniquement….j’étais un homme sans sa peau à embrasser.Il n’est pas vain de vouloir encore et encore ce toujours plus qui ne manque pas à certains.