Salut pourfendeurs de torts… le soleil m’a redonné goût à l’écriture, mon odeur de sueur m’a réveillé d’entre les morts…. Je vous conchie, mais je suis là. Amis terriennes, laissez vos maris se morfondre, rejoignez moi dans mon paradis terrestre, je vous promets ma présence surdimensionnée pour vous caresser les pieds. J’ai de nouveau l’envie de cette envie qui me pousse à me brutaliser, m’étendre nu à vos pieds pour tout vous raconter. Je remonte cette pente du silence qui m’a fermé vos portes paradisiaques que vous n’ouvrez qu’a ceux qui savent vous raconter… je reviens d’entre les morts et les corps entrelacés des femmes ébêtées se jettent à mes pieds… cessez ! cessez ! et écoutez moi… Coupez le courant qui alimente vos appareils sonorifères, étendez-vous légèrement vêtues… ne fuyez pas au-delà de mon regard car je ne pourrais vous y atteindre .
Cette première et dure émotion est celle d’une femme, vieille d’entre les vieilles, tordue parmi les bancales. Depuis de nombreuses années, matin comme soir, été comme hiver je la vois porter son même manteau qui maintenant est devenu sa peau, il est coloré dépassé d’un bleu lointain et oublié. Elle marche penchée vers sa gauche, son squelette durement déformé, elle marche cette pauvre vieille, elle marche car seule. Elle visite ce monde qu’elle connaît par coeur…. depuis sa naissance , il n’a pas changé et n’a jamais vu d’ailleurs… pourtant cet après-midi passé, sous un fort soleil d’avril qui n’aurait jamais dû être aussi chaud, aussi lumière, aussi colère… Elle s’est arrêtée face à cette église, ouverte, les portes étaient ouvertes et elle m’a demandé lorsque je suis passé
« y’a pas d’enterrement aujourd’hui ? »
Bientôt lui répondis-je, bientôt