Elle était pimpante la bougresse, du haut de sa petite vingtaine d’années, cachée derrière un maquillage à faire pâlir un camion de contrebande… Nous étions encore dans un espace clos nommé tramway, mais où était le désir ? Quand je l’ai regardée elle n’était qu’une énième jeune femme estivalement déshabillée, elle regardait ses messages sur un téléphone porté haut, tout comme sa volumineuse poitrine qu’elle avait enfermée dans un soutien gorge à balconnets à pois. Un léger débardeur recouvrait le tout maladroitement… on en voyait plus qu’elle en montrait. À cet arrêt deux autres personnes sont montées, deux autres réunis en un seul corps. Je décrirai d’abord la jeune femme brune, longue et grande, au corps sans finesse, aux cheveux contraints par une queue de cheval gominée à outrance et serrée jusqu’à la possibilité d’en extraire l’huile de fabrication. Je dis une femme parce que je ne savais encore que dire… puis ils se sont dirigés vers mon 95C lecteur de messages. le garçon à la carrure certaine lui a parlé, garçon légèrement efféminé, à la voix grave, habillé d’un jean qui tombait sur des hanchées carrées délimitant des fesses plates et basses. Il s’en suivi un dialogue où putain, salope, suceuse de queue, fille de pute, j’men bas les couilles…. d’autres que je n’ai compris… bref de chaleureuses retrouvailles. Le corps bisexué bougeait les bras, la tête, comme dans une convulsion de fin de vie…. il lui fallait au moins quatre places à lui-elle seuls pour ponctuer la totalité de ses injures. Ma 95C n’était pas des moins calme, elle enchainait des chaines d’insultes en dirigeant la main téléphonique vers eux-elles… On estimera le temps entre deux arrêts de tramway à une minute… une minute d’insultes, de cris, de borborygmes éructés…. puis l’arrêt, la descente est immédiate, elles-lui descendent et reprennent une démarche syncopée… en remontant les épaules et écartant les jambes… 95C continue avec ses messages…. J’aime encore plus mon chien…