La gestation de mes mots se fait en compagnie d’êtres perceptibles mais sensibles, ils m’enveloppent sagement de leurs états humains enfumés et gélifiés pour certains. J’aime leurs proéminences, leurs silences interdits, leurs redondances journalières, leurs protubérances animalières, leurs états noctifères et instablants qui les poussent parfois aux débordements de leurs âmes égoïstes, ils en deviennent bons et cons, parfois cons et ronds, cohérents, continuons… Elles sont parfois splendides dans leurs robes nudifiantes, fragiles à l’intérieur de leurs sexes occupés par de savants hommes au ventre délabré, au sexe épatant et aux couilles pendantes comme il se doit, c’est avec leur doigt parfois qu’elles se donnent ce qui leur a été refusé, c’est avec nos mains que nous nous offrons ce que nous n’avons su donner. Elles sont là, mères solitaires, l’air solitaire, mariées dans l’attente de leur amant, de leurs amants qui galamment les prennent violemment…. prends moi s’il me plaît! les chaînes enchiennées se les libèrent…. et parfois cependant, c’est du fond de leur voix que sort la plus affable des douceurs… qu’elles ne se taisent que si je leur ordonne.
L’accouchement de mes mots se fait seul, attablé au grand matin de cette nuit finissante, le regard ahuri, l’esprit troublé par ces rêves fantasmagoriques, où toutes elles ont cédé à ma volonté mâlifiante et désordonnante de les voir assagies, après en avoir usé instamment et pas longtemps…. seul, mon nin-nin à la main, alarmé et à la ramasse, c’est d’un doigt tremblant qu’ils naissent là sous mes yeux fermés….