Petit rien 8


Je n’ai rien contre les gens qui font des enfants, je n’ai rien contre cet égoïsme narcissique  qui vous pousse à vous faire croire que vous êtes dans la reproduction alors que vous êtes simplement et incurablement dans la production de série duplicative, mensongère et grossière… Oui certains  enfants sont ratés dès la naissance et la seule aide qu’on puisse leur apporter c’est de leur donner le moyen de porter plainte contre leurs parents quand ils seront à leur tour arrivés à l’âge adulte et qu’ils auront pris conscience de leurs ratés, leurs ARN mal dupliqués et leurs ADN tire-bouchonnés dans  le mauvais sens… Ils se reproduiront ces imbéciles, colleront leur baveux devant des écrans tactiles tri-dimensionnels et  temporels, leur apprendront à jouer au foot ball et voter pour des partis extrêmes, oubliant ce qui les relie à la condition humaine, leur lobe frontal effacé et leurs neurones miroirs à peine effleurés par la lumière de l’esprit sain… ou alors ils seront des gratteux de guitare, des énièmes théâtreux de festival de fond de cour, des pousseurs de chansonnettes qui après huit années d’étude au conservatoire auront l’impression qu’ils sont de grand artistes épanouis… le nez blanchi par la coke, les poumons  en forme de feuille de cannabis… tout cela pour échapper  à leur condition humaine définitivement blessée, éteinte, violée par un siècle de marketing communicant innovant… notre père qui êtes odieux, vendez nous aujourd’hui notre rien quotidien…. Mais la vie est la vie, et ce depuis quelques milliards d’années si je ne l’abuse, la salope. Alors on se reproduit… avant on tuait le surplus à la guerre, par millions,  maintenant ils sont tous uniques les rejetons, même s’ils ne sont pas finis, on les couve, on les recolle, on s’acharne pour que l’ego des parents soit satisfait… et eux, les enfants ils vont avancer fièrement, en boitant, en voyant de travers, en ne voyant rien… mais on va les intégrer puisqu’on ne peut plus les désintégrer… pourra-t-on les digérer?… bon je suis odieux, je le sais… cynique, je le sais… drôle, j’en sais rien… Allez! viens mon chien , je vais t’apprendre à faire des bébés… avec ta chienne en 3D… lâche le petit garçon, rends lui sa jambe, c’est pas de sa faute s’il est en morceaux, ce sont ses parents qui voulaient un enfant. …lâche le morceau …

Petit rien 7


Et si je m’achetais une imprimante 3D ou une impressionnante 4G… encore plus vite, encore plus gros, encore plus chez moi derrière mon écran… Parce que maintenant il faut le dire, les usines c’est fini… c’est ce qu’ils disent à la radio. Bientôt on pourra tout faire chez soi, sa pièce de machine  à laver, son moule à gâteau, son imprimante auto répliquante, son téléphone portable…il dit qu’on passe à une nouvelle révolution industrielle, la révolution marketing tribale… fini le social, exit les sociétés, terminés les centres villes , on reste chez soi et on imprime en 3D et on répond à la demande du mec qui a les mêmes goûts , les même besoins que moi… il n’y a personne qui ait les même goûts que moi, je ne veux pas être un clone marketing … Oui mais si chacun a son imprimante 3D, qu’est ce que j’irais m’emmerder à commander mon bouton de braguette chez le voisin alors que je pourrais  me le faire moi-même ? et puis les mecs qui ont inventé l’obsolescence programmée, ils inventeront l’obsolescence programmée pour les imprimantes 3D… et puis quand j’aurai fait ma voiture en caoutchouc siliconé 3D, où est-ce que j’irai avec?…  puisque de toutes façons il n’y aura plus de lieux communautaires…si des lieux ou on se retrouve en tribus, même goûts , mêmes couleurs… on va se faire chier… Allez viens mon chien on va t’imprimer une petite chienne en 3D, tu veux qu’elle ait des grosses mamelles ?.. Tu me la prêteras ?

Petit rien 6


Aujourd’hui mon chien, je vais t’apprendre à bouffer de l’humain, du cerveau de préférence… tu auras le droit de le manger cru mais surtout pas quand il pense, cela pourrait te rendre malade. De toutes manières, rien n’est grave, tout cela ne sont que des expériences plus ou moins agréables, plus ou moins nauséabondes, plus ou moins expérimentales… de moins en moins humaines, sans odeurs, sans chaleur, sans cri, sans larmes, sans vie… matérialiser le virtuel c’est comme aller aux toilettes après six jours de constipation. Quand tu manges du cerveau humain, mon chien, il faut vraiment attendre que ce qui est dessous soit en train de rêver, c’est souvent plus tendre, plus  goûteux… lâche ma tête mon chien, je ne suis plus comestible depuis longtemps…

Petit rien 5


AHHHH la connerie humaine, celle que nous partageons tous, celle qui nous emmène dans des assemblages de groupes où parfois l’on peut se demander, quand bien même si l’intelligence avait été prédominante, la connerie n’eût pas été plus insidieuse… bref, je sens comme une obligation à la connerie pour  certains une fois qu’ils se sont mis en collectivité. Je le sens mais je n’en abuserai pas et ne dénoncerai personne… j’en ai juste parlé à mon chien qui m’a très sérieusement écouté, il est merveilleux ce chien. Son regard sur la condition humaine me sidère… Vous verriez sa manière de compatir du regard quand je lui dis que ce sont tous des cons. Je sais qu’il le sait mais qu’il ne préfère pas en aboyer tout une théorie, il se contente de remuer la queue. On se regarde longuement, silencieusement… allez viens mon chien on va aboyer ensemble, puis après on pissera contre les murs et on remuera la queue… enfin presque.

Petit rien 4


Mon chien et moi sommes tout à fait séparables… j’attends qu’il crève, mais je ne fais rien pour que cela arrive… je ne le caresse jamais, je lui lance des pierres avec la plus grande précision, je lui laisse traverser la route, la nuit, en l’attirant avec de la nourriture… C’est ma façon à moi de l’aimer. Pour ceux que cela choque, c’est qu’ils ne comprennent pas jusqu’où l’amour peut conduire… jusqu’à provoquer la fin pour ne pas avoir à l’affronter de face au moment où l’on s’y attend le moins… C’est çà aimer, jusqu’à ne pas supporter imaginer que l’autre puisse disparaître un jour, alors on va doucement le conduire jusqu’à la fin, s’y préparant et l’y aidant patiemment et méticuleusement… Mon chien me regarde, je sais qu’il comprend… Allez viens mon chien! On va traverser la route les yeux fermés… tous les deux… encore

petit rien 3


Je suis en train de regarder mon chien, couché sur un tapis, s’excitant au moindre passage de chat…J’écoute à la radio une jeune femme qui chante et qui aurait pu se taire, mais elle a raison de continuer. Je regarde mon chien qui me regarde en train d’écouter cette jeune femme  à la radio… je me regarde dans le vide de ses yeux, totalement absent, imprésent, je continue cependant d’exister  soignant mes blessures, celles que l’on se fait en se frottant contre les murs, les murs qui nous cloisonnent les uns les autres. Ces murs qui nous disent qui nous sommes et pourquoi nous en sommes là… je regarde encore mon chien, toujours couché… Le temps passe , c’est l’essentiel. Viens mon chien on va pisser contre les murs… on sait faire…

Petit rien 1


Je vais…  non je ne vais pas si bien que cela, mais je vais de mieux en mieux.. je me sens et je le sens. Qui va morfler  aujourd’hui ? Étant un peu   retirer des affaires  et du cynisme depuis quelques temps, j’avoue ignorer ce qu’il est bon d’avoir vu et ce qu’il est mauvais d’avoir osé été voir… Il y eut un film, avec une certaine Adèle, petite fille du PDG de pâté… pas Cochonou, c’est une marque roumaine d’après ce que j’ai entendu sur une télévison siglée en 6… donc j’étais heureux de savoir qu’on abordait l’amour homosexuel , la sexualité homosexuelle (après le mariage)… et Vlan! dans un numéro de Marianne ne me dit-on pas qu’il y avait des prothèses siliconées là où on pensait que c’était du vrai de vrai ?… et si cela avait été deux hommes ? personnellement j’aime le pâté, mais pas trop le saindoux  et puis je n’ai pas été voir ce film, je ne devrais pas en parler… En parlant de musique… qui François Hollande aime-t-il en ce moment ? que ce bienheureux élu (le chanteur, pas le Président) puisse passer sur France Inter…et commette quelques musiques de film… Au bon vouloir… L’Art, où en est-il ? La FIAC est passée, je n’ai rien acheté… rien n’était dans les tons de mon salon. La littérature, le kilo de prix Goncourt a baissé paraît-il… Je suis mauvaise langue, il faut bien que les maisons d’édition vivent, que les galeries vendent, que les éditeurs de CD pressent et que les maisons de production de l’industrie cinématographique produisent… et qu’on en parle , qu’on en écrive dans la presse, que les tartineurs de tartines tartinent pour les buffets et réceptions et qu’on oublie tout…. jusqu’à la prochaine paire de fesses (siliconée ou pas)… c’est çà la Culture, un éternel recommencement où les émotions affleurent, les larmes coulent, les chairs se frôlent… non ce n’est plus cela… ce qui compte c’est qu’on en parle, quitte à  dire ou faire des conneries, de grosses conneries… je vais filmer mon chien avec ma vieille caméra super 8, en noir et blanc…je vais le filmer en train d’essayer de se faire la chienne de la voisine… non… son chat, si je veux qu’on en parle… allez viens mon chien, il faut qu’on répète…

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