Là, seul attablé, accoudé, posé à cette table, le vieil homme aux yeux larmoyants s’est assis difficilement. Il a posé sa cane qui docilement marchait à ses côtés. Elle est là, le cou posé sur la petite planche de bois qui deviendra billot. il sort son vieux couteau au manche de corne élimé et tremblant, commence à l’égorger. la cane ne se débat pas, elle se sait mourir, elle se sait nourrir anciens et jeunes invités. Son dernier coin cancané dans un souffle rauque, elle s’éteint .Il la plume, couleur de sang sur le col, verre de rouge pour accompagner….magrets, foie, cuisses….carcasse, tout sera mangé. le vieil homme alors se relève, un paquet sous le bras, paquet de cane morcelée, festival de saveurs regrettées…. l’homme d’un pas hésitant, maladroit,s’enfuit, sa cane sous le bras.