Dans le sac des filles on y trouve …. ce rouge qui sied aux lèvres serrées, juste avant qu’elles embrassent les bouches des hommes, s’y piquant au contact des poils de barbe, s’enrougissant à l’occasion. On y trouve ces petits objets ouatés, cotonneux que des doigts pousseront, sans douleur, pour stopper un flux menstrué…. c’est du sang que nous parlons, je parle. On y trouve des téléphones qui, si on les écoutait pourraient nous raconter des vies, des séparations, des interdits, des rougeurs de joues, des larmes aussi. Dans ce sac de fille, on s’y perd, toujours plus profond, toujours plus encombré…. des instants oubliés s’y entrechoquent, des couleurs passées s’y étonnent…. c’est un sac de fille dont on parle , ne nous y oublions pas. Parfois y traîne un de ces instants caoutchouté qu’elles offrent , ou dans l’ennui ou dans le plaisir éphémère…. Le sac des filles est lourd, pesant, tentant, j’y glisserais bien mes doigts engourdis, comme un instant approfondi ou sa chaleur de femme se laisse ouverte et parlée…. j’aimerais me glisser dans ce sac de fille, pénétrant, comme il se doit, de mes doigts, ce sac, donc… je salirais, s’il se pouvait, de mes cinq doigts, le sac des filles.