Les petites vieilles revêtues de robes aux couleurs chatoyantes font tâches quand elles se promènent, tordues, soutenues par leur canne, pliées par le temps qu’elles ont vécu et qui a modelé leur corps afin qu’on puisse y lire les douleurs passées. Elles sont là cependant, rythmant la vie de cette petite ville côtière, mélangées à certaines jeunes femmes dont on sait qu’elles effaceront la moindre ride, gommeront le moindre bourrelet, rectifieront leur nez…. elles s’uniformisent, promènent un décolleté provenant du même fabricant, la forme de leurs seins ne leur appartenant plus, la bouche définitivement figée dans une grimace à laquelle il ne faut pas sourire, encore moins pleurer…. Elles les exhibent comme elles cherchent à linéariser, infantiliser un sexe qui ne s’expriment plus que par sa fonction et non par son état. Elles sont monomorphes, juste différenciables par le son de leur voix, leur couleur de peau est la même, jusqu’à leur beauté cataloguée, calibrée, référencée…. leur masse corporelle ne leur indiquant plus qui elles sont par la causalité de ce qu’elles ont été. Elles cachent l’improfondeur de leur regard derrière la même paire de lunettes. Elles sont négociables par morceau ou entière, comme sur l’étal d’un boucher…Elle est une espèce en voie d’apparition…..à mi-chemin entre la gonflable et la vraie…. J’aime les gros culs de mes petites vieilles, les seins énormes d’autres, le son de leur voix haut perché….nous ne sommes plus loin du clonage.