Où l’on sent la présence de l’humain… 33


Il a plu…. dans ce haut lieu du beau temps éternel et du bronzage intemporel. J’ai pu regarder les gens sous une lumière grise, comme celle que l’on a ailleurs, parfois, une lumière de loin du fond des nuages,une lumière de foin avant l’orage, une lumière qui ne vous pousse pas à sourire, une lumière qui se contente de vous montrer les choses comme elles sont…. sans plus, sans moins. Les gens croisés dans la rue sur laquelle vous déployez vos jambes afin d’y organiser des pas, sont pareils… Ils placent leurs pieds les uns après les autres, leur peau bronzée qui avant accrochait érotiquement la lumière ne peut que laisser s’étendre le grisé de la clarté de l’avant pluie. Ils déploient maladroitement de vieux parapluies aux baleines tordues, aux pans déchirés… La pluie tombe. Leur peau se met à briller différemment, seules les vieilles femmes barbiesques qui croient encore qu’elles ont, du corps et la jeunesse et la plasticité érotique, celle la même qui donne aux mains le plaisir du tactile aphrodisiaque, seules ces femmes dont le marron épidermique sert de sous-couche à un surexpressif maquillage de vieille pute décatie mais cependant touchante, prennent la pluie avec la plus grande crainte. Elles sont si vieilles, leur peau si sèche que la moindre goutte risque d’hydrater leur derme exfolié. Elles gonfleraient alors comme de gros poissons-lunes et dans les rues on dirait d’elles qu’elles les grosses vieilles, celle que la pluie a transformées… Il a plu, je l’ai vu…

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