Place aux cons 27


Elles sont en train de vendre le « génie bra » taille unique, avec des seins de plus en plus gros (jusqu’à l’improbable, je ne pourrais embrasser l’une des femmes qui propose son 110 E sans risquer une double luxation de la clavicule) alors que  d’autres, sur une autre chaine, nous proposent « sliman lifter », le cache bourrelet… il est évident que toutes les Américaines portent ce double concept marketing… mais je ne sais pas quand elles respirent…

Mais aujourd’hui le propos n’est pas là. J’y suis allé dans le magasin, le magasin à la con qu’est là… D’abord, c’est grand, on le voit de loin ce bicolore… mais c’est le bordel pour y arriver, comme une île déserte avec des courants qui vous en éloigneraient, bon je gare enfin la voiture, je suis en terre inconnue… Je pénètre avec un chariot à roulettes comme tout bon consommateur. Au rez de chaussée, pas de moyen d’accéder à l’étage…Un homme, de noir vêtu, d’au moins deux mètres, me conseille de prendre un ascenseur, j’obtempère et me retrouve dans un salon métallisé qui me hisse moi et mon chariot jusqu’à l’étage… À la sortie, au bout de quelques pas, un petit chaperon rouge me signale qu’il est interdit de prendre l’ascenseur avec un porte-colis… je me le fais confisquer et me retrouve seul avec un ordre: « suivez les flèches »; Je suis donc j’achète. Alors là… tout est possible, mais je ne sais pas comment prendre possession de mes objets… je cherche une vendheureuse et tombe sur une double blonde aux yeux bleus qui m’expliquent le mode d’emploi du magasin…. Vous ne connaissez pas le concept ? me disent-elles avec un étonnant sourire qui va à ravir avec  leurs costumes de travail  prolétarien… Une fois le con et le cept expliqués, je rejoins métroplikéa et suis au pas cadencé avec mon petit crayon de papier, mon petit papier préformaté et je construis un espace de rêve…Au bout de quelques flèches, je suis intimement convaincu que ce concept n’a pas été réalisé par un latin dont le grand-père peignait des copies de l’Art baroque… mais bon, c’est simple, efficace, pas cher ou presque… j’ai tout dans la tête, mais les références sont microscopiques et les noms imprononçables…tröme… Après avoir parcouru, sans déborder, les allées, équipé l’appartement de mon étudiante… je me retrouve dans le libre service, puis en Zone à porter… Putain que c’est lourd et pas un Suédois quintalisé pour m’aider à soulever le cli-clac, l’armoire en six colis…c’est pas cher mais c’est lourd… C’est horrible l’hyper rationalisant, je viens de me rendre compte que j’avais oublié un truc au début du circuit et il faut que je remonte le flux  à l’envers. J’ai peur, je suis le seul, tout le monde me dévisage, je n’ai pas d’enfant qui hurle avec moi… j’y arrive épuisé, j’ai ramassé un gamin, sans référence ni nom illisible, disponible en une seule couleur, en cours de route, je le confie  à une îlotière qui s’empresse de le stocker. Je parviens jusqu’à l’objet conceptualisé (une planche de bois plate et sans couleur) et je lis qu’il faut s’adresser  à une personne…je m’adresse à une personne, elle m’apprend que tout n’est pas livrable au départ du magasin sauf si ma commande peut se faire ce jour afin que cela parte du dépôt mais dans ces cas là…. elle téléphone à François, lui raconte un peu ses vacances et lui susurre à l’oreille un 138 453 91… je ne comprends pas le suédois et c’est tant mieux… j’achèterai la planche ailleurs. Je retourne vers les zones où m’attendent mes colis, personne ne peut piquer cent cinquante kilos en courant, je paie et je me dirige au pas vers la zone de réception de certains colis qui n’étaient pas dans les autres zones… J’étais, pour de vrai,  dans un aéroport car c’était la même hôtesse qui répétait que le numéro 17-61 était attendu en zone A… j’ai bien reconnu sa voix, prends possession de mon énième colis et passe à la zone de livraison… il se passe encore du temps rationnel, encore des enfants qui gueulent, des colis qui collent… j’explique au petit monsieur, il m’explique que tout n’est pas livrable… je me retrouve avec un colis de 32 kilos sur les bras qui est là… qui est là… qui est là. Je rentre à la maison démonter tous mes meubles… je vis désormais nu, dors par terre, bois en ouvrant la bouche vers le ciel… je m’appelle erthjyenô ne suis plus disponible qu’en vert sale mais si vous avez la carte et le génie bra… je veux bien vous consentir un rabais…

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