Elle est petite la bougresse, se déplaçant rapidement sur deux solides jambes, dont les cuisses feraient à penser qu’elles ont parcouru de nombreux kilomètres.Elle est petite, forte, mamelue, fessue, ventrue, dodue…. si elle avait été une dinde, elle eut été mangée. Elle est cependant seule, assise derrière sa petite table, au vide-grenier de son quartier. Elle y vend de petits vêtements d’enfants, des souvenirs lointains, des objets qui ont perdu leur signification…. seule derrière sa table à se rapprocher de son passé.
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femme septième
Au septième jour du septième instant de la création du monde Eve sut ce qui devrait être. Elle, qui dans sa nudité des plus innocente, se promenait nue dans son jardin, maintenant cachait de sa main terreuse son sexe qu’elle avait ignoré jusqu’à cet instant. Elle se sentait troublée, instable aussi bien en son ventre que sur ses deux jambes… Elle savait qu’à l’instant où Adama rentrerait, vêtu de son son tablier de jardinier bleu et de son chapeau de paille fleuri, elle devrait lui présenter sa croupe… mais c’est elle qui le déciderait. Adama arrachait les carottes avec une certaine violence, son tablier bleu était sale.
femme sixième
Une fois l’an elle saute dans les bras de son amant, entière, offerte, ouverte… même s’ils parlent peu, leurs caresses violentes, suffisent à leur donner le sens qu’ils attendent. C’est elle, femelle ignorée, chienne d’une nuit, ses cuisses écartées la protégeant d’une tendresse silencieuse, qui jouit la première bruyamment. Tendre salope qui prend à cet homme ses sens, son sexe….elle brave un interdit ancestral, celui pour lequel d’aucunes et tristes femmes voilées se seraient faites lapidées.. Une fois l’an elle jouit dans son corps, de son amant…. rien de plus naturel.
femme cinquième
Elle est debout nue, décharnée, sa poitrine, autrefois charnelle et sculpturale n’a plus qu’une vague présence que seule la lumière rasante sait à lui donner…. elle apparaît donc comme une ombre. Son ventre gonflé n’a plus de sexe, peut-être un trait de crayon qu’il est impossible d’effacer. Ses cuisses, autrefois si fermes, laissent à croire qu’elles sont à peine capables de maintenir ce pauvre corps debout, sans l’aide d’une canne. Ses yeux sont pourtant là, les mêmes depuis toujours. Ce regard qui toisaient les hommes à leur donner l’envie de soulever ses jupes pour qu’ils plongent leur nez à s’enivrer….fixe le ciel. En attente d’une mort prochaine, cette petite grand-mère prend un bain de soleil.
femme quatrième
Elle est là debout, face à moi, elle a beau détourné la tête, je sais qu’elle m’a regardé. J’aime quand les femmes font semblant de ne pas m’avoir vu. J’aime son immobilisme, j’aime son évidente sensibilité qu’elle cache derrière un mutisme timide… Je la comprends.
Où l’on sent la présence de l’humain… fin
De retour en mon centre…. fin de la vacance, fin du sud…je retombe devant ma télé, Arte, une école de femmes en Afganisthan….une école pour sourds et muets Palestiniens et Israéliens…. coexistence de deux religions. L’humain est partout, c’est bien là son problème, visiblement il n’a pas encore compris qu’il n’était qu’humain…avec l’aide de dieu dit ce gamin qui est sourd et qui devient progressivement aveugle…. Il n’a pas encore compris et ne comprendra jamais… saloperie d’humain.
Où l’on sent la présence de l’humain… 33
Il a plu…. dans ce haut lieu du beau temps éternel et du bronzage intemporel. J’ai pu regarder les gens sous une lumière grise, comme celle que l’on a ailleurs, parfois, une lumière de loin du fond des nuages,une lumière de foin avant l’orage, une lumière qui ne vous pousse pas à sourire, une lumière qui se contente de vous montrer les choses comme elles sont…. sans plus, sans moins. Les gens croisés dans la rue sur laquelle vous déployez vos jambes afin d’y organiser des pas, sont pareils… Ils placent leurs pieds les uns après les autres, leur peau bronzée qui avant accrochait érotiquement la lumière ne peut que laisser s’étendre le grisé de la clarté de l’avant pluie. Ils déploient maladroitement de vieux parapluies aux baleines tordues, aux pans déchirés… La pluie tombe. Leur peau se met à briller différemment, seules les vieilles femmes barbiesques qui croient encore qu’elles ont, du corps et la jeunesse et la plasticité érotique, celle la même qui donne aux mains le plaisir du tactile aphrodisiaque, seules ces femmes dont le marron épidermique sert de sous-couche à un surexpressif maquillage de vieille pute décatie mais cependant touchante, prennent la pluie avec la plus grande crainte. Elles sont si vieilles, leur peau si sèche que la moindre goutte risque d’hydrater leur derme exfolié. Elles gonfleraient alors comme de gros poissons-lunes et dans les rues on dirait d’elles qu’elles les grosses vieilles, celle que la pluie a transformées… Il a plu, je l’ai vu…
Où l’on sent la présence de l’humain… 32
J’ai bien vu aujourd’hui quelques personnes âgées faire un signe de croix en pénétrant dans une église… Peut-on leur en vouloir ? Très jeune on leur a dit qu’il fallait croire et faire ainsi… Cependant qu’en restera-t-il de ces moments à penser que c’est ailleurs qu’il faut trouver son salut… C’est cela qui est terrible, penser qu’il n’y a rien de possible sans passer par la croyance. Croire c’est imaginer, imaginer autrement autre chose, croire c’est estimer qu’il y a une et une seule vérité…Il n’y a de vrai que ce qui m’arrivera ce soir, si c’est une paire de fesses que j’ai sous mes doigts, elle sera vraie, si c’est un coup de pied au cul que je reçois, il sera vrai. Maintenant quant à savoir, pourquoi, comment je suis là… quel en est l’intérêt ? ? N’est-il pas plus important de se poser la question du comment je vais faire pour être encore là demain… On ne peut empêcher l’humanité de croire, j’en suis fort aise, je me poserai moins de questions face à quelqu’un qui croit pour bouffer sa part de riz quand on en sera là…. de toutes façons à bientôt sept milliards, croyants pas croyants, il faudra se poser la même question que la fourmi qui, dans une fourmilière, se demande si elle est la fourmilière ou si elle vit dans la fourmilière…. En ce qui me concerne j’ai choisi, je bouffe le riz et la main de celui ou celle qui me le tend… quoique pour celle ….
Où l’on sent la présence de l’humain… 31
Je suis un type d’une banalité déconcertante, je n’ai pas de piercing au nombril, pas de tatouage maori sur le corps parce que mes ancêtres sont du Perche et hier je suis resté une heure à la plage à compter et noter sur mon Iphone:
« espace couvert: environ un demi cercle d’une vingtaine de mètres de rayon, nombre de personnes: entre 120 et 130 voir plus avec ceux qui passent, nombre de gros (vraiment gros): 19, nombre de femmes aux seins nus: 7, nombre de gros culs vus: 12, nombre de gamins beuglant pour un oui ou pour un non et entendus: 6, nombre de personnes mangeant des trucs gras: 9, nombre de femmes enceintes jusqu’au cou fumant: 1, nombre de mecs à gros bras jouant au foot sur une plage où il n’y a pas de place: 3, nombre d’éventuels faux seins: 4, nombre de femmes portant un piercing visible: 19, nombre de personnes à la peau noire: 0, nombre de burqas: 0, nombre de procession religieuse: 0, nombre d’éventuelles prostituées:1, nombre d’éventuels prostitués: 0, nombre éventuels d’homosexuels tous sexes confondus: 3 (dont un qui l’ignore), nombre de mecs qui ce soir ne pourront pas encore voir leur sexe parce que leur ventre couvre leur champ de vision: 7, nombre de mec notant sur un Iphone: 1 et j’en suis fier….
Ce n’est pas moi qui suis cynique, c’est l’humanité qui est odieuse…
Où l’on sent la présence de l’humain… 30
Je me suis absenté quelques jours, je suis remonté vers le nord …. en quête de corps et d’humains. J’y ai trouvé ce que je cherchais et même un peu plus…. il y a plus d’humaines que d’humains, c’est certain et cela me fait du bien….
Ales, lundi 9, ils étaient assis à la terrasse du bar des forains, à l’heure de l’apéro du midi…. Deux hommes, celui de gauche sera insignifiant dans ce premier temps, c’est celui de droite qui m’a interressé. Il avait soixante ans ou un peu plus, peut être soixante-dix… sa chemise déboutonnée laissait s’exprimer un ventre sphérique à la blancheur évidente… le blanc de ceux qui fuient la lumière. Il était assis à une dizaine de mètres derrière une table de bar sur laquelle reposait le verre d’anisette qu’il était en train de boire. Sous la table son chien: un de ceux qui ressemblent aux buldogs mais qui n’en sont pas. Son chien et lui avaient le même faciès, tel chien, tel maître. Ils se ressemblaient de la plus grande évidence qu’il fut. Si le chien avaient eu la même moustache que le maître , on eut pu les croire frères. À sa droite dans une petite poussette spécialement aménagée par un quelconque fabricant, siégeait fièrement un petit Yorkshire de moins de trois kilogrammes…. quand cette petite chose empoussettée avait chaud, madame, vêtue anecdotiquement, d’un chapeau de paille fleuri et d’une paire de Croks, fleuris eux aussi, lui vaporisait à l’aide du matériel adéquat, une bruine aqueuse. Tous regardaient presqu’en choeur passer les gens…. un moment je constatai qu’en vieillissant les femmes du sud, avaient tendance à s’épanouir…. je fus ravi.
Où l’on sent la présence de l’humain… 29
C’est plus ce que c’était le sud-est… On y confond les putes qui y travaillent par deux avec les mères divorcées en quête d’un câlin de fin de semaine… à moins que cela ne soient les mêmes…On ne peut pas y draguer si on y pense de trop… il faut brasser de l’air pour faire tomber la température…. un type du coin qui commence à draguer raconte sa vie, celle de ses parents et grands-parents…MOI, je m’y tais, je bois, je regarde, j’écoute…. Et quand je parle elles ont tendance à dire: » vous n’êtes pas d’ici, vous êtes du nord… »pourtant elles sont belles les garces, quel que soit leur âge, mais elles le savent… J’aimerais pouvoir leur dire, mais il faut crier par-dessus la musique et faire semblant… je ne supporte pas de faire semblant … vénales ? Je ne saurais le dire… Mais le mariage donne l’impression d’y être encore important….Il y a une seule manière d’être dans le sud-est….Mais ont-elles les fesses blanches ?
Où l’on sent la présence de l’humain… 28
Aujourd’hui d’un commun accord avec mon silence , je me suis interdit à regarder, écouter, entendre….. Tout va trop vite, trop loin et je ne saurai dire ce qui a une importance…
Où l’on sent la présence de l’humain… 27
À la plage on y voit, on y sent, on y sait…. Hier ce couple jeune, elle, lui leurs deux enfants. Lui tatoué sur les bras, le dos, une jambe. Elle, le bas du dos, le haut, le pied; un percing au nombril. Il est seize heures et trente minutes, leurs deux enfants jouent dans les vagues, petites, sans ressac…. trop peu de danger. La mère est assise sur la plage, elle crie sans se déplacer, mettant en garde d’un danger inexistant, elle jette aux vagues ses angoisses de noyade, ses peurs, elle a un corps joli, un ventre de femme qui a porté deux enfants, rien que de l’ordinaire que j’aime… Pendant ce temps, monsieur, vêtu d’un de ces ridicules petit chapeau de paille, d’un caleçon de bain, les bras écartés pour intensifier l’explosion pectorale, le bassin expulsé vers l’avant intensifiant un écartement de jambe naturel, téléphone haut et fort…. il est à 2m de moi. Je sais tout, j’entends tout…. il n’a aucune conscience de l’espace dans lequel il vit, il raconte à son interlocuteur comme s’il était face à lui, les autres alentour n’existent pas… Cela a peu d’importance, si ce n’était qu’il commente le film porno que l’interlocuteur en question lui a prêté la veille et l’impact érotique que le visionnement en couple a eu sur sa femme, celle qui s’affaire avec les enfants, l’espace d’une conversation téléphonique son intime est mien… ils sont toujours à deux mètres de moi. Monsieur raccroche son téléphone, émoustillé par son appel téléphonique, il s’assoit sur la serviette de plage à côté de sa femme, entreprenant, caressant… Il lui propose une petite situation échangiste avec son cousin, l’homme du téléphone, et sa fiancée du moment…. entre cris vers les enfants, et proposition du mari…. elle se tait, derrière ses lunettes noires, elle regarde son mâle sans sourire…. lui répond un je sais pas… lui, ne supporte pas cette frustration, se lève, va voir ses enfants, élève la voix, revient avec l’un d’eux, lui gonfle un petit matelas bleu , lui donne, l’enfant s’en retourne jouer… Il repropose avec insistance…. elle finit par répondre sans enthousiasme: » oui, il est cool et elle est comment ?_ C’est une meuf » fin de citation. Il fête cela en ouvrant un gros paquet de bonbons au chocolat qui ne fondent pas dans la main….La mère continue de crier, les enfants aussi…. le père reprend son téléphone la bouche pleine…. »Allo… oui c’est bon…. »
Je n’aime pas les bonbons au chocolat….
Où l’on sent la présence de l’humain… 26
Là je vais m’envoler, m’exalter…. un hommage aux culs, j’en vois passer en ces jours d’été. Lumières du matin effleurantes accompagnant leurs robes et tuniques blanches qui par leur transparence laissent apercevoir des formes sculptées, langoureuses, houleuses, chaloupantes. L’air frais du matin passent sous ces tissus, caressant la peau caramel qui doucement se tend…. putain, s’il ne tenait qu’à moi, j’irais à pleine main saluer les croupes estivales.
Lumières du soir, apprêtés dans de moulantes jupes noires ou blanches, ils sont là musclés,grassouillets, haut perchés, près du sol, en hommage à Rubens…celui des femmes qui attendent des hommes, élégamment posé sur les tabourets des bars, légèrement désaxés parce que leur propriétaire ont leurs jambes croisés… ils sont par deux, côte à côte… nom d’odieux, s’il m’était possible de les saisir à pleines mains.
Celui de cette femme de quarante ans, venue avec sa fille de treize, boire un verre le soir…. épanoui sous son vichy, prête à se cambrer ….elle se mit à danser, tel la 7ème symphonie de Beethoven dont on dit qu’elle fut l’apothéose de la danse, son cul fut ce soir là, l’oeuvre de toute une vie….Où l’on sent la présence de l’humaine…
C’est dans le regard des femmes qu’on lit le mieux la force de leur cul.
Où l’on sent la présence de l’humain… 25
18 h , assis à la terrasse d’un café, elles sont trois âgées d’une soixantaine d’années, elles parlent de leurs anciens maris…. leurs tromperies, leurs maîtresses, leurs amants, le pourquoi autrefois il a été voir ailleurs, le comment je l’ai trompé… Elles le disent haut et fort, en buvant du vin blanc. Après ce sont leurs enfants qui en prennent pour leur compte, leurs enfants de plusieurs maris, leurs petits enfants de plusieurs remariages…. un bordel dans lequel elles s’engouffrent avec colère et rancoeur…. elles sont désormais seules.
10 h ce matin dans un supermarché près de Toulon, une autre grand-mère, de couleur marron, plus teintée que bronzée, habillée d’un débardeur de cuir, d’un pantalon moulant semi-transparent, de talons aiguilles à n’en plus finir, un pétard en guise de cheveux, le visage transpercé de piercings, une maigreur d’un autre temps…. un bébé dans la poussette qu’elle pousse, un bébé aux yeux de toxicomane tellement ils sont fixes et vides, un bébé qui ouvre la bouche sans qu’il en sorte un son…. une grand-mère qu’on eut appelé sorcière.
18 h 30… un acteur, ancien de cinéma, passe près des grand-mères qui trucident leur ex…. il ressemble à un petit grand-père. C’est beau une ville ce jour.
Où l’on sent la présence de l’humain… 24
Les petites vieilles revêtues de robes aux couleurs chatoyantes font tâches quand elles se promènent, tordues, soutenues par leur canne, pliées par le temps qu’elles ont vécu et qui a modelé leur corps afin qu’on puisse y lire les douleurs passées. Elles sont là cependant, rythmant la vie de cette petite ville côtière, mélangées à certaines jeunes femmes dont on sait qu’elles effaceront la moindre ride, gommeront le moindre bourrelet, rectifieront leur nez…. elles s’uniformisent, promènent un décolleté provenant du même fabricant, la forme de leurs seins ne leur appartenant plus, la bouche définitivement figée dans une grimace à laquelle il ne faut pas sourire, encore moins pleurer…. Elles les exhibent comme elles cherchent à linéariser, infantiliser un sexe qui ne s’expriment plus que par sa fonction et non par son état. Elles sont monomorphes, juste différenciables par le son de leur voix, leur couleur de peau est la même, jusqu’à leur beauté cataloguée, calibrée, référencée…. leur masse corporelle ne leur indiquant plus qui elles sont par la causalité de ce qu’elles ont été. Elles cachent l’improfondeur de leur regard derrière la même paire de lunettes. Elles sont négociables par morceau ou entière, comme sur l’étal d’un boucher…Elle est une espèce en voie d’apparition…..à mi-chemin entre la gonflable et la vraie…. J’aime les gros culs de mes petites vieilles, les seins énormes d’autres, le son de leur voix haut perché….nous ne sommes plus loin du clonage.
Où l’on sent la présence de l’humain… 23
Ah ! le Var…. l’été…. la nuit…..le samedi soir…… il y a du beau monde de sortie. Comment dire ? J’ai peut-être l’impression, fausse certainement, que le mauvais goût y est plus facilement cultivé qu’ailleurs.Il est de fait qu’on doit paraître: paraître beau, paraître riche, paraître fort…. donc on le montre, on le dit, on l’extériorise…. ce doit être culturel. N’y voyez pas de ma part de la mauvaise foi ou de l’anti-varisme primaire, c’est un simple constat que j’essaie de placer à un niveau sociologique. Ici, les hommes montrent qu’ils ont des muscles, ici la voiture doit être puissante, ici la femme est maquillée, apprêtée …derrière l’homme qui avance vers le collègue en roulant des épaules… À la plage hier, confiné sur ma serviette, au loin une famille… des hommes, des femmes, les hommes jouent au ballon, les femmes se prennent la tête avec leur gamins…il y a une lecture du sud qui me saute chaque année aux yeux, les hommes ayant de plus en plus de mal avec la conscience de leur virilité essaient d’extérioriser celle-ci dans de savants clichés obsolètes… qu’ils soient riches ou pauvres le « vulgus » de leur état est le même… Je me trompe certainement et tout cela n’est que de la mauvaise foi de ma part, j’en suis convaincu. J’ai le regard froid de l’homme du nord qui jalouse la beauté plastique de leurs corps mâles, j’ai l’envie de leurs femmes qui dorées jusqu’au clitoris se soumettent à tous leurs désirs…. Enfin quand elles m’en parlent, elles me disent que tout cela n’a que peu d’importance… pourquoi en suis-je arrivé là ? Ah oui, le Var… l’été… la nuit…. tout brille, tout le monde rit….. sauf les trois petites chinoises qui à une heure du matin ont fini leur service de plonge en cuisine et qui se rassemblent près des poubelles, derrière la couche de vernis pour parler le Mandarin et fumer une cigarette…. Le Var, l’été, la nuit… un peu comme ailleurs.

Où l’on sent la présence de l’humain… 22
Dès qu’on arrive dans la zone méditerranéenne… tout change, surtout la façon de conduire sur l’autoroute… autour de Marseille on rentre sur un terrain de jeu… à gauche, à droite, encore à gauche, à droite…. et puis on se rabat à 90 degrés à la sortie suivante, on a conduit cinq kilomètres à 180, on rentre à la maison suintant la testostérone… c’était pas mal l’ouest, c’est vrai qu’on y sentait la présence de l’humain. J’en ai vu plein de ces néo-tondus tatoués à la petite barbe taillée et aux deux diamants cloués dans les oreilles… il ne peut pas y avoir plus viril, cela se saurait, couchés au volant de leur voiture, vite, encore plus vite… toujours plus con…Je ne sais quoi dire, j’ai juste l’impression que beaucoup de femmes se sont battues pour peu et qu’il y a encore énormément de femmes qui devront se battre pour encore plus…. L’égalité de la femme passera par l’ignorance de ce type d’homme… quelque part, entre cagoles et kékés, je vous écris.
Où l’on sent la présence de l’humain… 21
Fin du sud-ouest, transfert vers le sud-est dès demain…Il n’y a rien de plus jouissif que de croiser le regard d’une femme avec lequel on partage pendant quelques secondes toute une nuit d’amour, pas besoin de langues, pas besoin de mot… juste une sensation qui permet d’imaginer que l’on a comprit ce qu’elle a comprit… de toutes façons si ce qu’on imagine ne reste qu’un fantasme c’est quand même bon…j’ai au moins croisé cinq regards hier…c’est beau une femme qui a envie.Là on y sent la présence de l’humain… Donc demain le sud-est, la manière d’y brasser l’air n’est pas la même… ici, c’est le bout du monde, là-bas c’est un autre monde à haute teneur familial encastrée. L’exhibitionnisme argentesque y est plus fréquent, la relation humaine plus artificielle construite sur une vie extravertie parce qu’il y fait beau, chaud… On s’y croise, parle haut et fort…. Il est vrai que la chaleur, le ciel bleu ne vous incitent pas à ces comportements empreints de spiritualités et d’intellectualismes, on croise trop de femmes légèrement vêtues voir dénudées… Mais bon tout cela a peu d’importance…. on y croise aussi des regards.
Où l’on sent la présence de l’humain… 20
Je suis encore là, au bord de la piscine, je n’y suis pas rentré dedans en trois semaines… trop de gens dans mon bain, je n’aime pas. Peut-être cette blonde à la cambrure gymnasique qui permettrait de redéfinir le mot levrette pourrait-elle me convaincre de m’approcher de l’eau ? Mais elle parle allemand et le seul mot dont je me souvienne ne me permettrait pas d’envisager un dialogue de plus de trois secondes… j’oublierai donc.Peut-être cependant… J’ai beau cherché ce qui a motivé la définition du sens que j’ai donné à ma vie aujourd’hui… je ne trouve pas. Si seulement ceux qui sont dans ma piscine n’étaient pas aussi coincés, s’ils avaient un tant soit peu le sens de la décontraction libidinale, ils commenceraient à partouzer … je les filmerais, cela ferait un buzz sur la toile , on en parlerait pendant trente secondes, on comptabiliserait le nombre de visionnements…. et j’en serais à nouveau au même point…. Ils préfèrent rester en famille, improviser un cours d’aquagym, s’occuper de leurs enfants, bronzer en lisant des magazines sur les riches de ce monde, lire des romans achetés spécialement pour l’occasion. Je ne critique pas, je ne lis plus de livres, il y en a trop, beaucoup trop, je ne sais plus lequel choisir… dans le doute je m’abstiens. C’est comme la musique, je n’écoute plus de chanteurs pour les mêmes raisons, trop de chansons tue le chanteur… j’écris, je photographie, laisse une trace numérique autrement dit un léger courant électrique dans le grand court-circuit planétaire…. le règne de l’immatériel, on baise sur le net, s’envoie des photos et quand on se rencontre on voudrait que la princesse ait plus de seins et que le prince charmant soit moins gras…. personnellement tant qu’elles écartent…. je plaisante, cynique c’est mon second métier et j’en subis les conséquences

Où l’on sent la présence de l’humain… 19
C’était dans la nuit, celle qui devrait être noire mais que nous illuminons…. C’était dans ce bar où cette jeune femme tatouée sert….. C’était l’anniversaire d’un jeune, ses 18 ans. Ils étaient toute une bande de jeunes Parisiens et Bordelais, quelques jeunes mineurs, quelques jeunes majeurs, quelques jeunes cons… Ils ont bu, vite, beaucoup très vite… je ne comprends pas qu’on puisse boire vite, c’est une forme d’éjaculation précoce à mon sens. Ils étaient jeunes comme le sont jeunes les jeunes de ce moment, pour certains, des copies conformes des jeunes des années précédentes…. le cheveu blond, LA mèche , la tête penchée puisqu’il y a LA mèche, la drague…Donc on fume, on boit, on cleaneastwoode… Et puis il y a les petites pétasses blondes à grands cheveux qui bimbotent, lolitassent. Ce sont leurs jambes que les garçons aimeraient bien écarter pour voir ce qu’il y a entre. Elles, elles savent ce qu’il y a entre et elles savent que ça fait faire n’importe quoi à un garçon envahi par un bain d’hormones toutes plus agressives les unes que les autres.Donc quand ils et elles ont bu quelques verres de vodka mélangée à un jus de fruit, n’importe quoi commence…. Ils parlent fort, très fort, disent des gros mots, remuent la tête pour remonter le mèche et essaient d’embrasser les filles. Certains de ces garçons ne savent pas encore s’il seront homosexuels ou bordélicosexuels, par contre les filles savent que la zigounette de ces jeunes garçons n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant… elles doivent tester leurs charmes. Elles se sont donc habillées léger, sexy, en rajoutent dans les effets de cheveux, de décolleté, de petits seins apparents sous une chemise blanche ouverte, de gros seins enfermés dans un soutien gorge pigeonnant… elles remuent beaucoup, se lèvent, regardent si on les regarde, ne regardent plus quand on les regarde, s’embrassent profondément entre filles pour exciter les garçons. Eux bavent, lancent des paris entre filles, les filles pas cap de… les garçons comme des cons quand l’autre a montré ses seins, les garçons comme des cons quand l’autre quitte sa culotte qu’elle portait sous sa robe et qu’elle la montre…les garçons toujours comme des cons.
C’est un peu comme un magazine féminin, mais en direct…pardon en live. Tous sont de bonnes familles au regard des marques de vêtements et sacs portés, des centaines d’euros bus, des discours tenus, des lieux racontés où ils vivent, des voyages déjà faits alors qu’ils ne sont que des enfants à peine commencés… un jour certains d’entre eux réussiront à écarter les jambes de ces filles, parce qu’elles en auront envie ou besoin ou l’intérêt…. Un jour leurs enfants encore plus cons qu’eux viendront fêter leurs dix-huit ans… Un jour, une autre nuit… le monde se sera arrêté de tourner…
Où l’on sent la présence de l’humain… 18
C’est Ma femme… Le gros con de l’année 2010, il me manquait de ne pas l’avoir trouvé et c’est pour cela que je reprends la plume une deuxième fois ce jour…. Ce matin, le marché à Montalivet, pour ceux qui connaissent, c’est calme… moi, le malade, l’égotographe de service, comme d’habitude je regarde vivre, je mets en phase les couleurs des uns avec les déplacements des autres, je fixe pour une éternité numérique, j’adéquationne et j’en conclus que tout fuit vers une autre réalité dans laquelle je ne suis pas encore intervenu…. Passe madame X, majuscule parce qu’elle a un très gros cul qu’elle est habillée avec un pagne très coloré (rien de rédhibitoire à la réalisation d’une photographie)…. Je suis placé face à une toile de présentoir jaune avec un soleil du matin légèrement rasant, le vent de nuit a nettoyé le ciel…. mais derrière, monsieur qui a le ventre aussi gros que le cul de sa femme veille…
« _Ça ne vous dérange pas de photographier les gens dans la rue ?
_Non, puisque cela fait partie de mon métier…
_Oui, mais là c’est MA femme et cela me dérange MOI !
_Regardez on ne voit pas son visage, elle est de dos, on devine juste les couleurs de son vêtement.
_m’en fous, c’est MA femme et…
_On pourrait peut-être lui demander son avis…
_C’est moi qui décide pour elle…
_J’avais pas vu qu’elle portait une Burqa, pardon…
_ T’effaces la photo ou je t’en colle une… »
J’ai effacé la photo, je lui ai expliqué que tant qu’on ne voyait pas le visage de sa femme elle n’avait pas le droit de me demander de l’effacer surtout que sur Ma photo on ne pouvait en aucun cas deviner qui était la personne photographiée (sous-exposée, saturée et la femme en question dans la pénombre), que lui n’en n’avait aucun droit puisque ce n’était pas lui qui était photographié… Il s’est fâché, je portais atteinte à sa virilité. Il m’était d’avis qu’il ne devait pas l’avoir vue depuis longtemps car son ventre surplombait la virilité en question… Je lui ai demandé pourquoi il s’énervait, car j’avais effacé la photo, et de quoi il avait peur pour s’énerver ainsi…. Après la virilité, le courage…. J’ai cru qu’il allait m’en coller une et comme je devais peser le quart de son poids… je me voyais finir les vacances chez le dentiste local… Je lui ai dit en souriant que c’était dommage qu’il n’aurait pas l’occasion de voir sa photo dans l’Équipe…. silence….(j’ai dit cela parce qu’il portait un maillot de pousseur de balle au pied d’une quelconque équipe de multimilliardaires sous-culturés et qu’il tenait ce journal à la main)… toujours le silence…
« _Vous faites de la photo pour L’Équipe ? »
Il s’en suivit un mensonge et un autre, des sourires, des excuses…. je lui ai dit que je ne pourrai pas refaire une autre photo car cela se faisait dans le feu de l’action… blablabla. Il est parti le sourire aux lèvres, le gros cul de sa femme en photo dans l’Équipe…. Je hais l’espèce humaine parce qu’elle ne sait même pas qu’elle est finie…
C’est terrible ! Il fut une époque où il y avait peu d’appareils photos et les gens se bousculaient pour être photographiés dans la rue. Il n’y a jamais autant eu de moyens de faire de l’image, mais son sens, sa finalité ne correspondent plus à rien… Il n’y a plus rien à espérer de mes congénères….Je dédie donc ce texte à ce gros con, au gros cul de sa femme, à l’enfant qu’ils n’auront pas j’espère, car il ne saura même pas lire une image ni s’émouvoir devant.
… Là à cet instant, à la piscine, j’immortaliserais bien le cul de la blondasse qui est vautrée au soleil….baisographie…
Où l’on sent la présence de l’humain… 17
Les vacances et les microcosmes familiaux, de quoi écrire un livre, je me contenterai de moins. Hier, à l’heure de l’apéro, puisque je ne vais pas à la messe, terrasse d’un café…. Ils viennent s’asseoir: papa, maman, papi père de maman, mami mère de maman, et les deux petits, un dans une poussette qui n’aura aucune incidence sur le déroulement des évènements et celui de deux ans… celui de deux ans, je le nommerai Chiant avec un C majuscule… Dès qu’ils se sont tous quatre installés à mes côtés Chiant a mérité son nom de code. Cependant papa, petit homme, jeune, au nez trop fin et à l’allure hautaine, n’a pas cessé de dire: » je m’occupe de Chiant, tu t’occupes de Ronfle (le petit dans la poussette) ». Entre eux deux, ils étaient donc face à face, papi et mami, papi au blanc, mami à la coupe glacée chantillysée. J’ai remarqué que mami tremblait beaucoup, pas un tremblement maladif dégénérescent, un tremblement nerveux accompagné d’une hypermobilité occulaire… Donc Chiant n’arrêtait pas de toucher à tout… papa ne disait rien, maman voyant que mami tremblait de plus en plus parce qu’elle ne supportait pas que Chiant touchât et renversât, éleva la voix sur Chiant. Chiant se mit à brailler pour la première fois. Papa fit remarquer à maman que ce n’était pas ce qui avait été prévu au départ… mami était proche de la convulsion, papi avait sifflé son blanc. Maman rétorqua qu’il ne fallait pas que Chiant touche aux verres, qu’il pourrait se blesser…. Status quo. Chiant en rajoute une couche puisque maintenant huit yeux attendent qu’il fasse la prochaine connerie… chose faite papa élève la voix, Chiant hurle, maman pour montrer à mami qu’elle est une maman élève aussi la voix… papi siffle son deuxième blanc, mami est prise de tics et élève aussi la voix sur Chiant qui hurle de plus en plus fort. Ronfle ronfle…papa, sur un ton très condescendant, fait remarquer que… mami explique rageusement que sa fille était plus calme lorqu’elle était plus petite….. bref. C’est à ce moment que je souris et que je croise les deux merveilleux yeux bleus fatigués de maman qui sourit aussi, des yeux à tromper son mari, même à changer de mari… je détourne mon regard et je les laisse finir de ne rien expliquer… l’année prochaine s’ils reviennent au même endroit, maman aura perdu les quelques kilos qu’elle avait pris pour la grossesse de Ronfle, papa sera toujours aussi chiant puisqu’atteint d’un superbe complexe de supériorité machiste…. j’ose espérer que maman aura dit merde à ses parents, trompé son mari et qu’elle s’apprêtera à le refaire…. Chiant sera toujours chiant.
Il y a des regards qui en disent plus longs que ces silences qui les accompagnent…. Elle avait envie d’autre chose et moi aussi.
Où l’on sent la présence de l’humain… 16
Ce matin, je n’étais pas inspiré… et puis il est arrivé. Petit Belge flamand de quatre ans,ou un tout petit peu moins qui s’est planté là, face à moi…. s’il s’était contenté de me regarder sans rien dire… mais il m’a parlé, il m’interrogeait. J’ai commencé par l’ignorer, mais il est venu à mes côtés regarder ce qu’il y avait sur mon écran et il a même essayé de taper sur mes touches… Les enfants, c’est un peu comme les MST, on essaie de s’en protéger , surtout quand c’est ceux des autres. J’avoue avoir eu envie de le foutre dans la piscine. Si au moins il avait été beau… mais il était laid, blondinet style Manneken-piss, je dirais gras dans son ensemble, purpurin… Il me dérangeait physiquement. Je l’ai pris par la main, j’ai essayé de repérer la fenêtre d’une terrasse ouverte dans la direction d’où il provenait… j’ai parlé fort…. rien, je suis certain que les parents ne le supportant pas l’ont foutu dehors pour le perdre souhaitant qu’il enjamberait la barrière … même pas capable.Je suis donc revenu avec lui, je ne voulais pas qu’on m’accuse d’avoir essayé de le perdre volontairement et je l’ai posé sur une chaise…. évidemment, il n’est pas resté en place et il est revenu à côté de moi… même son odeur me dérangeait. Sa mère est arrivée, à l’image de son fils pour la forme, la couleur… elle a récupère son gamin collé à côté de moi en train de me parler en Flamand, la tétine dans le bec, me bavant à moitié dessus… sans un sourire, pas un mot, pas un remerciement, pas un regard… même pas une petite pipe pour avoir fait le merdeux sitter pendant quinze minutes. J’ai repéré leur terrasse, si demain cela recommence, j’irai frapper à leur fenêtre pendant qu’ils tirent leur coup…. pour éviter qu’ils en fassent un autre.




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Où l’on sent la présence de l’humain… 15
Sentir la présence de l’humain… Si je pouvais ne parler que des odeurs des femmes, même celles de fin de journée, celle de dessous de bras, d’entre… j’aurais à dire du bonheur de vivre et de savoir ce qui m’attend… Non, il faut aussi que je me gave le gros suant, le celui qui croit péter discrètement mais qui a oublié le vent, le T-shirt à la sueur séchée, le dessous de bras sans pitié, le maillot de foot pas lavé depuis la coupe du monde 1998….Si ce n’était que cela sentir la présence de l’humain, le pourrais encore m’en contenter. Mais c’est aussi ces fois où l’on sait qu’un autre est en train de penser, pire que ce qu’on peut faire… seulement lui ne le fait pas par luxe, il le fait par vie… je ne vais pas penser aujourd’hui ni me laver pour ne pas m’insupporter.
Où l’on sent la présence de l’humain… 14
Ce fut et ce devait être… Je suis retourné dans ce bar, à l’heure de l’apéro. Ce que j’avais pris pour d’élégants dessins positionnés sur des bas n’étaient que des tatouages, j’avais raison pour leur pluralité, les percings, le manque de hanche…. mais elle avait toujours cette classe entre la vulgarité et l’extrême féminité … elle n’était pas un fragile objet sexuel… mais une femme qui travaillait, dur et vite…. L’essentiel n’est pas là. La comtesse était là… une femme d’une soixantaine d’années, alcoolique mondaine, ayant vécu par et pour les hommes… elle avait dû être splendide avant, avant avant…. elle avait dû être chiante plus qu’un homme aurait pu le supporter, elle avait été une amante extraordinaire, taillée par la nature pour être prise et se donner comme dans un film hollywoodien…. mais elle était là dans ce bar de bout de terre, expatriée de la vie, en quête d’un dernier homme qui aurait pu la faire vivre et la faire rêver… je lui rends hommage. Puis il y a eu N……. , serveuse de trente et un ans qui est venue s’asseoir à mes côtés, serveuse d’un autre bar douze heures par jour, venue s’asseoir à côté de moi pour se prendre une cuite parce que ce soir là elle n’avait pas son fils qu’elle élevait d’habitude seule, parce que j’avais l’air calme, plus âgé que les autres…. elle m’a raconté sa vie en buvant beaucoup, vite, des petits verres de rhum gingembre, elle était blonde, l’oeil aussi bleu que son regard, jolie, vive, elle parlait extrèmement fort, mettait sa main sur ma cuisse, m’embrassait amicalement, trinquait avec moi, me prenait par le cou, par la taille, me serrait dans ses bras… tout était aussi excessif que moi j’étais silencieux. En partant, elle m’embrassa sur la bouche sans que je le lui ai demandé…. « c’est dommage je t’aime bien, je travaille demain »et elle partit, aussi vite qu’elle arriva, portée par la foule de jeunes Hollandais qui avait envahi, pour une soirée, ce bar. Elle rentra en vélo vers la gare…. je l’admire. Quant aux petits cons d’Hollandais qui n’ont pas arrêté de brailler, aux petits cons de Parisiens à la mèche néo rebelle, au col relevé, qui marchandaient les prix pour se bourrer toujours et toujours plus et à qui on répondaient, une fois pas deux, un non simple mais avec un regard que cette serveuse savait mélanger à un sourire attendrissant…Je vous emmerde!
La comtesse, malgré son âge, avait un cul que de jeunes femmes adipeuses, nourries à la céréale et à la viande anglo-saxonne sandwichée, auraient pu lui envier…. mais je n’étais pas excité… sauf par son T-shirt.
Où l’on sent la présence de l’humain… 13
9 h 30…. je n’ai rien d’autre à faire que rien et je vais m’y employer. Chaque matin, je viens calmement cracher mon fiel sur l’humanité environnante au bord de la piscine de la résidence dans laquelle j’ai loué un appartement pour mes vacances…. je suis un nanti et ce matin, c’est moi que je vais tronçonné. Je suis un quinquagénaire pré-dégénéré, à l’ego surdimensionné, qui ne peut voir et comprendre le monde que par ses yeux de myope…. et presbyte depuis l’année dernière, au cas où vous ne le sauriez pas, ni ne l’auriez remarqué. Au moment où j’ai commencé à écrire ces lignes, à la table d’à côté vient de s’asseoir une femme d’une trentaine d’années dépassée, T shirt noir moulant sur une poitrine avenante, le cheveu coupé court et bordélique, le maquillage lourd pour un début de matinée et puisqu’elle vient de se lever et partir, à la fesse aussi lourde que son maquillage. Voilà c’est moi, un type en vacances dont la seule activité raisonnable est de regarder les gens vivre, regarder les gens regarder, les photographier, écrire, non pas pour les critiquer mais pour simplement constater que l’humanité est à la vie ce que le cancer est à la mort…. et ce dans une désorganisation régulée presque semblable. Je ne suis qu’un témoin qui met en tension émotionnelle des non-moments de l’existence…. un organisateur artistique post chaos. Bref un de plus….Ce soir je retournerai dans ce bar où j’ai décris cette jeune femme hier, je la regarderai à nouveau, la mettrai à nouveau en scène…. vous me lirez, sourirez…. pervers que vous êtes. Puisque je vous tiens… je ne voudrais pas être à la place du pauvre con qui, chaque matin vient taper comme un forcené, avec sa raquette de tennis et avec une guturalisation proche des cris de guerre exprimés par les hordes Vandales au début du cinquième siècle, sur une balle que je présume jaune, contre un mur… là, de l’autre côté de la haie… je ne le vois pas….. c’est peut être sa femme qui sert au bar ?
…excitante cette paire de fesses que je vois face à moi…. dont le visage n’a certainement aucune importance…
Où l’on sent la présence de l’humain… 12
Aujourd’hui pas de soleil, du temps gris, pas de cul sur les plages, pas de plage sous les culs…. aurai-je matière à l’exacerbation de mon cynisme apaisant et restructurant ? D’abord je vous ferai part de ma sensation ressentie au contact de la jeune femme qui servait au bar où hier au soir j’ai bu des caïpirinhas… Elle était brune aux cheveux courts, huilés et coiffés vers l’arrière. Elle avait revêtu son corps d’une jupe rouge à pois noirs moulante, sous laquelle elle portait deux élégants bas noirs soulignés à l’arrière de la cheville, qu’elle avait fine, d’un graphisme qui allongeait vers le haut le galbe de sa jambe. Cette jupe était si finement collée à son corps que cela laissait supposer que le porte jarretelles suspenseur des bas était plus fin que le tissu légèrement élastique de sa jupe, on en devinait la présence par un léger dessin proche du bas relief quand elle s’adossait au bar en s’arcboutant très rapidement pour soulager son dos. Son corps eut mérité une courbe de hanche un peu plus prononcée, cela aurait fermé ainsi une ondulation harmonieuse qui existait entre le volume expansif de ses seins emprisonnés dans un bustier noir, la forme de sa large bouche aux lèvres épanouies dont la moue naissante et incidemment orientée vers le bas était somptueusement rehaussé d’un rouge à lèvres épais et dessinant,le galbe de ses fesses, cependant insuffisamment rondes. Elle portait quelques tatouages sur les bras et l’épaule, un percing entre les deux seins, récent à en juger par la légère inflammation, ses lobes d’oreilles était tous deux ornés de deux écarteurs ressemblant à deux petites cornes, on pouvait aussi compter six anneaux divers sur le cartilage de chacune d’elle. Tout cela aurait pu être d’une vulgarité extraordinaire, mais il n’en était rien, bien au contraire… elle devait sentir bon sous les bras, même au plus fort de son activité. Il m’était évident qu’elle possédait d’autres percings, d’autres tatouages et qu’elle devait être totalement glabre au plus intime de son être… je me suis même surpris à imaginer qu’elle ne portait pas de sous-vêtements autre que son porte-jaretelles pour ne pas perturber le flux d’érotisme qui se dégageait de son comportement au milieu de son petit bar…. Elle n’était pas femme à être prise par derrière, mais debout contre un mur pour profiter de sa bouche, la jupe juste relevée… les yeux grands ouverts.
Pour ce qui est du cynisme…. vous décrirai-je le gros connard, saoûl, qui maintes et maintes fois se laissa aller à lui lancer avec son fort accent du sud ouest des blagues salaces ? Non… Elle méritait le plus grand silence….
Où l’on sent la présence de l’humain… 11
Pour une fois je vais pencher du côté de la philanthropie…. (silence) voilà çà y est c’est fini….passons à la suite. Hier je suis allé boire l’apéro, j’étais à côté de parisiens, si je le sais c’est qu’il parlait suffisamment fort pour qu’on ne puisse pas l’ignorer….Parisiens, trentenaires ou quadragénaires, BCBG en couples,frères ou soeurs, un lien de parenté, engaminés et en vacances dans la maison de famille de la côte atlantique avant de foncer sur Saint Trop …. nul comme endroit mais la tradition veut qu’on dépose la floppée de gamins aux grands-parents…. la rue était piétonne comme à son habitude…. commençons par les hommes…. d’affaires affairés, c’est ce que j’ai cru comprendre, certainement très importants, tout du moins aux yeux de leurs employeurs….. « tu sais, moi je lui ai dit…. s’il veut me garder….. il avait intérêt à ce que je…. »Il y avait trois hommes et un pas un pour rattraper l’autre, je dirais d’une caste détestable de notre société, la caste de ceux à grosse montre quand ils ont gagné du pognon ou la caste de ceux qui croient avoir accompli ce qu’ils appellent réussir…. des cons mais en pire. Des qui se feront larguer quand les affaires ne marcheront plus… par l’employeur qui a intérêt à… et leurs femmes qui ont beaucoup d’intérêts à….Les femmes: pires que les hommes, elles n’ont pas arrêté de parler de l’argent qu’elles dépensaient, l’argent de leurs mecs qu’elles vireraient quand ils n’en auraient plus… et même s’ils en ont encore, elles le largueront quand même quand les enfants seront grands, pour un autre qui les baisera mieux et plus parce qu’eux: les hommes d’affaires pas encore cocus, quand ils auront atteint leur cinquantaine, elles en seront à leur quarantaine et ils seront tellement stressés que ….. nenni. J’ose dire cela parce qu’ils n’ont pas arrêté de bouger sur leurs chaises en parlant haut et fort, en allumant cigarette sur cigarette ou gros cigare, en picolant vite et mal… le bide déjà bien gros et flasque. Ils n’ont même pas maté une petite nana qui passait…. désexués et surargentés…..J’ose dire cela parce qu’il y en avait une sur les trois « femmes de »…qui parlait moins et différemment, qui regardait plus, qui m’a regardé les regarder et les écouter, elle donnait le change à ses consoeurs plus qu’elle ne participait…. elle avait des jambes splendides et une poitrine refaite en excès….elle regardait ailleurs, autrement. Je n’aimais pas la fadeur colorée de sa culotte que j’aperçus lorsqu’elle recroisa ses jambes pour la troisième fois. Je n’aimais la plasticité artificielle de sa poitrine opulente sur sa peau bronzée de femme proche de la quarantaine, j’aimais ses yeux qui parlaient plus et mieux que la grande gueule de son mari…je m’en contenterai.
Quant aux enfants… j’ai regretté que la rue soit piétonne….
Quant aux autres femmes…. la plus blonde et la plus jeune avait une bouche (botoxée) à tailler des pipes, ce qu’elle devait mécaniquement faire à son mari car prévu dans un contrat de mariage bien ficelé…. rien d’excitant à ce moment là …
Où l’on sent la présence de l’humain… 10
Toujours en direct de la côte atlantique, en quête de ce qu’il y a de pire chez vous, pas chez moi, puisque je ne me regarde pas vivre… J’ai trouvé le bout ! Là où je suis il y a une rue , petite dans toutes les acceptations du terme, au bout il y a la mer et tous prennent cette rue pour arriver face à la mer et s’asseoir en mangeant un glace… c’en est écoeurant. Quand ils achètent la glace, elle est encore relativement solide, mais le temps qu’ils descendent les cent mètres séparant le glacier du bout, tout a commencé à fondre et quand ils arrivent là où je les attends, la glace fond et coule… vous vous verriez manger….Ceci n’est qu’un détail, c’est après la glace que c’est important… vous vous asseyez sur les petits bancs et vous regardez la mer en commentant: la hauteur des vagues, le phare qui est au loin, quelques données géographiques, le que fera-t-on demain ? ponctué par un « on mangera une glace après-demain, le regret d’avoir des enfants chiants (comme s’il pouvait en être autrement). Certains se taisent: couples en rumination de divorce, maris qui matent les petits culs des jeunes femmes qui savent qu’elles ont des beaux petits culs, femmes qui rêvent de tromper leur mari, ne serait-ce qu’une fois… amants qui rêvent de les aider à tromper les maris, cocus qui ne regardent plus rien et pour qui la mer et un bout accessible et certainement définitif, femmes qui viennent de tromper leur mari et qui savourent la moiteur extrême de leur corps, gros cons qui n’en n’ont rien à foutre de la mer et qui mériteraient d’être cocus, j’avoue qu’il y a des fois j’en assumerai bien l’entière responsabilité….Et puis il y a cette petite dame au blazer bleu marine, elle sourit, elle parle toute seule, elle habite certainement au bout de cette rue, elle ne mange pas de glace…. c’est elle qui donne tout le sens à ce bout, elle vient là depuis si longtemps…. au bout …. la fin peut être ?
« …C’est un sourire suffisamment chaleureux, parfois accompagné d’un regard si froid que parfois j’ai envie de l’entendre dire ….non… encore! la garce… »