De l’oubli sans plus…


Elle n’était plus là, partie juste à temps par devant l’orage de fin de soirée qui trempa mon os resté sec jusqu’à cet instant…Elle n’était donc plus là, l’orgueilleuse, la pédante aux gros seins qui croyait que son espace mammaire lui eut donné un ascendant sur ma fébrilité masculine…l’orgueilleuse à l’orgasme lointain et oublié…putain notoire , de quel droit effeuilles-tu les souvenirs des âmes incertaines, les soir d’orages ?…femme esseulée, humaine nanifiée dans sa sclérose sans plaque ni place pour un autre… pauvre conne, lapinifiée dans une reproduction exutoire de sa seule féminité absente. Quel besoin as-tu de promener ton gros ventre comme une décoration de place de 14 juillet, ton ventre plein serait-il une victoire? Porte ton enfant en silence, ne t’en sers pas pour avouer…..Hitler lui aussi en son temps fut porté. Que son nom  soit oublié…jjjj-7

Elle m’a parlé au ventre…


C’était samedi soir, lors d’un concert, l’orchestre des mariages et des enterrements….C’est avec mon ventre que je les ai écoutés. Les Balkans, là-bas en bas, des lamentations de trompettes, des larmes de cuivre, des odeurs d’alcool et d’herbe brûlée….c’est à  mon ventre qu’elle s’est adressée cette musique qui fait passer. Elle fait passer de la vie  à la mort de la mort  à l’infini, le temps s’arrête alors, musique de l’oubli touchant au plus profond de ma vie.Musique des sentiments qui extirpe de mes tripes des nuits sans sommeil, des verres vidés, des matins seul dans la rue, des souvenirs de sourire… des silences, encore des silences. Cette musique de folie qui me remue , me brasse , me concasse, me laisse là et épuisé, les yeux retournés, en route vers mon passé….danser les bras levés, lever son verre, vider son verre et encore danser. Un moment, juste un court moment tout est là , face  à moi, elle me regarde, musique d’un non mariage, musique d’un enterrement…. je lève les bras, je vide mon verre….putain de musique le temps d’un enterrement…faim de mes nuits sans finjjjj-10 [1280x768]

Le goût du beurre……


Je suis de retour, sans détour, je reprends mon clavier, bande de lecteurs numérisables… vous m’attendiez.

Qu’en est-il du goût beurre ? ce truc gras et jaune  à l’odeur de ventre flasque et de sueur refroidie. Je le hais! synonyme des années fastes où il fallait beurrer son saucisson, son camembert et son morceau de bœuf sanguinolant… Beurre je te hais. Conçu au départ par dame nature pour imperméabiliser les parois intestinales des veaux, ton frère le cholestérol t’habite comme une âme hante un château écossais. Beurre, ennemi, cœur de mon ressentiment profond et sincère, ton odeur hante mon esprit depuis que je suis né. Ton odeur est improbablement  grasse, lourde…comme une effluve d’huile dans un garage automobile, tu envahis certaines cuisines …..tu te vends en plaquettes au volume  contraint dans des dimensions de petits pavés soixantehuitards, tu es à  la cuisine ce que l’auteur est à  l’écriture …indigeste. Je ne peux te sentir , ni te goûter…fonds! Arrose le brochet de mon étang, sers de lubrifiant aux sodomites culinistes….je suis heureux que les femmes n’aient pas le goût du beurrestock-112 [1280x768] à  certaines heures.

Sortant de mon trou….


Sortant de mon trou, dans lequel je me suis retiré durant cinq longues journées , j’ai été  rejeté par l’humanité. Ils m’avaient oublié, subtils connards….La fête de la musique m’avait remplacé… La musique….cette facilité du silence, cette politesse du bruit. Je ne peux l’aimer que si elle est digne….Faites de la musique , apprenez au conservatoire, le pourquoi , le comment, soufflez, touchez avec légèreté, frappez en rythme….au son du canon et du tambour l’homme se déplaçait en marchant. Je n’ai rien contre, mais sa multiplicité me pousse  à la rejeter au rythme de sa répétition….ce soir là, calmement, même s’il y a bien longtemps que J’ai oublié ce que d’aucun nomme dieu….j’ai eu souvenance de l’appel du chant grégorien….et avec mon harmonica , sous ma couette j’ai joué la danse des canards rien que pour moi.jjjj-26 [1280x768]

orléans festival de jazz 2


Deuxième soir, la musique a oublié d’être noire. Peut être merveilleuse, virtuose, étonnante….mais elle ne m’a pas emporté. Je suis resté planté comme un vieil arbre….trop européenne, pas de blues, pas de négritude, politiquement correct…..Et puis ce publique qui se doigt d’être là….comme un souffle d’ennui, entre vin rouge biologique, bière  à deux euros et sandwich SNCF…mais il faut applaudir, être émerveillé. Je ne dois être qu’un vieux con sans souplesse, je me reconnais au fait que j’ose tout….j’eus aimé qu’elle me prenne les oreilles sans avoir au préalable choisi de l’écouter,que son rythme me botte le cul et me donne envie de danser, qu’elle ait eu des rires, des hoquets…..j’oserai chiante, bloquée au fond de ma tête…..un peu comme si cette musique n’était plus de la musique…..Ils étaient tous assis au fond de leur transat , cons centrés en phase auditionnante….je ne dois être qu’un vieux con qui n’a rien compris, cela me rassure.jj-28 [1280x768]

Orléans festival de jazz 1


Soir, lumière, espace festif. On y boit, on y écoute, on y parle….chaleur d’été, comme un vent de liberté, de vacances….. »doum doum doum », jazz, contrebasse et batterie, putain de musique , quand elle t’embarque, c’est comme une femme qui vient de commencer  à te regarder. Elles, ils sont tous là, rien de plus à dire,c’est un incontournable….serais-je le seul à avoir le blues ?….putain de musique…j-33 [1280x768]

l’orgasme…


Venu, velu, il est un son ténébreux entrecoupé d’une expiration attentive. Je m’arrête sur moi, attentif au corps éteint, en phase avec mon dos de là et d’ailleurs. Entré, enfoncé, accroché…entendre le corps vibrer. Phase 2, la chute des vertèbres, le spasme des muscles, le chant hautain du corps qui dit…je suis tombé, haletant…emphase 3, je me sens homme reproductible , l’odeur, le sexe qui retombe sans départ pour l’outre tombe, je suis là tendu et attendu…tout est à  recommencer….toujours ce sentiment de tristesse, perturbé, je place ma main pour qu’elle se sente voilée…esa-125 [1024x768]

Moseph acte 16 et fin


Garbiel , prit la parole , il ne l’avait pas perdue, il l’avait gardée pour cette seule et unique fois.

_ »Maintenant, il est là! »

El Hoïm se releva, passa sa main sur la tête de garbiel , plus vieux que jamais et lui dit.

_ »te voilà arrivé  à ta fin, tu m’as dit, je te rends à ton état premier…que tu sois poussière et rien d’autre. »

Le vieux s’écroula, se pulvérisa. il n’en resta plus rien , si ce n’est une couleur poussiéreuse un peu plus marquée, couleur du temps fini.

_ »Noé, arrête la machine sur la prochaine planète que tu croises…on est en zone ennemie, on va leur débarquer cette saloperie d’arme biologique….devrait pas y en avoir pour longtemps avant qu’elle pourrisse cette planète! Encore une de moins que ce salopard D’el Diablo ne récupèrera pas. »

En bas, Moseph et Jarie, en compagnie de leur fils qui n’avait pas encore de nom, se retrouvèrent en compagnie d’une troupe animale, tous attendaient face  à ce mur….il finit par s’ouvrir et tous sortirent….le gigantesque objet qui les avait déposé reparti dans le même silence qu’à l’aller…il étaient désormais sur Terre. En haut dans son vaisseau, Noé maugréait, il gueulait  qu’il en avait marre de tous ces voyages qu’il y  avait deux éternités qu’il n’avait pas vu ses familles, ses femmes….. El Hoïm, regardait par la vitre , en réfléchissant  à voix haute.

_ »J’ai peut être poussé le bouchon un peu trop loin cette fois ci….On verra bien, je suis quand même doué, inventer des armes capables de s’autoreproduire et de tout détruire…y a qu’un Dieu pour faire çà! »rr [Résolution de l'écran]

Qu’en est-il de ce passage…?


Lourdement attablé et attaché  à ma chaise plastique enmarronée, j’observe nonchalamment le lent passage défilant des acheteurs de vieux objets. C’est aujourd’hui le vide grenier…vie de grenier, vue  de gros nez…Ils vont passer et repasser, ces cons endimanchés. Non , tu n’auras pas ma paire de godasses pour la modique somme de 1 noros…marchandeur de lacets, acheteur de cartons délabrés et de ressorts de matelas défoncés par de bonnes baises de jour de foire du temps où l’on sentait sous les bras et l’on puait entre les jambes. Toi le collecteur d’enveloppes léchées par des langues adolescentes, anaconda visqueux! Vous n’aurez rien de moi, je suis attaché  à mon fauteuil de plastique enmarronée et je vous défie de m’en détacher…je donne mes roues de vélo, mes pneus séchés et usagés, mes vêtements sales , je donne  ce que je n’ai pas , je donne ce que je sens, je sens ce que je donne, je donne, je donne aux nonnes, des pommes , ces connes… Je donne! vous comprenez, donner , donner….pour un euri, pour un heureux, un euro pour un heureux, cette jambe de bois qui ne marche pas, ce godemichet  au fil dénudé, c’est mon temps que je vous donne…. , j’ai tant donné.rr-13 [Résolution de l'écran]

Non!!!!!!!


Non , ce n’est pas de la poésie!! C’est du ventre, de la tripe, de l’existence qui s’enfuit…du verbe créatif. Non ce n’est pas de la poésie, juste de la peau saisie, tendue, ventrue, quasi merdeuse. Et alors, je mords …? J’endors…? qui sait ce qu’est une existence ? Les morts ne sont plus là pour nous le dire. Non ce n’est pas de la poésie ! Actions de grosses et autres peaux tendues…Tordre ses mains et ses mots , souffrir des sons emprisonnés en mon cerveau, dégénérescence servile avant d’être sénile, le parler  n’est pas une fin  en soie et surtout pas ce soir. Venez écouter mes silences, regardez mes soupirs, entendez mes absences…Ces manques de mots , de peau et de pots…Ces manques contraints, ces espaces sans sidération de con… Je chie de néologisme, je crée du mot pour votre plus grand plaisir, mes nuits sont lasses, mes  mots sans attention. Je blesse, je torture, je bats lettres et virgules, suspends points et  virgules….ronds, ventrus, glabres, je vous offre les mots les plus gros qui soient, abusez de leur insignifiance, abusez de leur inexistence….mes mots de peur vous feront honneur…. dormez braves gens, je pense pour vous….hsbc laurent robillard (20) [1280x768]

Après…


hsbc laurent robillard (12) [1280x768]Après avoir bu, rebuts, imbu sans début, rébus aux morceaux éclatés et disparus, bu….vomir, vomir, vomir…en silence ouaté absent mais respiré….il s’est assis  face à la télé, les yeux fermés et l’a écoutée sans l’avoir allumer….fin, fin, fi de fin, comme un orgasme convulsé en un con valsant, j’ai dit haut et fort que plus jamais je poserai ma tête sur un ventre attendri….qu’on me le dise , si au grand jamais , moi, je, se laissait aller  à ne pas convulser avec ces morceaux de chair éclatés.il me reste le Simple , il vous reste l’étatique…..

Rien…!


Et bien là  ce soir, rien! pas de mots , pas de cris, juste un souhait de silence, l’envie de m’entendre…Où sont mes couleurs? mes envies? mes désirs?….Rien, un petit rien de rien du tout qui m’empêche de vous parler….pourquoi ? l’angoisse de la page blanche surgit-elledd (33 sur 33) [1280x768] au milieu de mon esprit, j’ai changé de couleur de papier et d’odeur de stylo… toujours rien….Je pourrais mettre une photo et puis me barrer  dans mon bar habituel….je pourrais, j’en pourrirais…..et si mon silence hébété digne de mon  ébriété logoresque habituelle m’empêchait de vous dire  à vos oreilles chastes et sobres , ce que chaque soir, je  crie à vos pieds si facilement…je crois qu’il est plus facile de dire que de se taire…silence….. et puis rien….c’est à dire même pas le silence.

je me suis attardé au bord d’un verre.


Je me suis attardé au bord d’une verre, un soir de grande misère, de grand vent et de sensualité attardée, attardé à ne pas écouter qui était ailleurs. Je fus donc l’homme, entier post pubère, accueilli au comptoir d’un bar sans histoire autres que celles que j’avais  à raconter. Ils ne m’ont pas entendu les attendus détendus, ces pendus, vendus, tordus, dodues , même fessues je les aurais bandues et plus si l’infini tue…. Laissons passer le temps, regardons les enfants jouer, asseyons nous sur les marches de l’escalier…

Rêvez-vous ? m’a-t-elle demandé. Je ne rêve pas pour ne pas avoir à m’en souvenir.Elle m’a cependant réveillé…

Accoudé au comptoir de ce bar, je suis parti, à cheval sur mon verre, au pays des pères verts, des noëls en juillet et des soleils qui se lèvent  à l’heure du coucher…accoudé au comptoir, je n’avais qu’à entendre, attendre, plus incertain que mon dernier lendemain. C’est à  l’antépénultième verre de vie rouge et de vin, en vain, que j’ai déclamé cette ode au silence, sans mot dire ni maudire…je me suis tu, l’âme en paix….Le grand silence et son secret errent dans mes rêves…se taire  sur terre est un  luxe que désormais moi seul peux me payer… Ta gueule connard.jjj

Moseph acte 15


Garbiel monta un escalier, près du mur qui touchait ce qu’ils avaient pensé être le ciel pendant longtemps… Garbiel monta, pas eux, car une fois le boiteux rapide engagé, l’escalier se déroba en direction de la tour et elle fut inaccessible. Ils restèrent tous deux avec leur enfant, Adamah les avait quittés, à  vrai dire il était redevenu poussière terreuse , lui le glébeux, gardien de la féminité avait rejoint ce en quoi il avait été constitué, la terre, sa terre….Ils attendirent.

quand Garbiel fut arrivé au sommet de la tour qui pénétrait le ciel qui n’était pas le ciel, il se trouva face  à une porte. Elle s’ouvrit, il entra, passa de sas en sas qui se succédaient , d’ouvertures en ouvertures qui se fermaient  sur son passage et enfin se retrouva dans une pièce qu’on aurait dit sombre si on avait su qu’elle avait existé. Il avança sans voir, ses yeux étaient plus habitués à la lumière qu’au noir. Face  à lui , un mur transparent laissait entrevoir le noir de l’espace, quelques étoiles et galaxies lointaines… Sur un grand fauteuil  El Hoïm ronflait, sur un autre fauteuil  en contrebas, un autre homme s’affairait rageusement face à  de gigantesques cadrans lumineux….il dirigeait. Garbiel approcha d’El Hoïm , le réveilla. Celui  ouvrit la bouche en marmonnant:

_ » Te voilà enfin coulure de vermine, tu viens me le dire. »dds [1280x768]

Sauver le monde…..


Sauver le monde, j’en suis resté sur le cul….la belle affaire que voilà. Dès le départ le monde était foutu, laisser vivre des humains , c’est une gageure….pires que des cellules cancéreuses, notre reproduction est chaotique, incontrôlée et incontrôlable, chaque pseudo orgasme peut donner naissance à  un  petit qui produit des déchets , lui apprendre  à s’autorecycler….La Terre était foutue dès que la vie est apparue….aucune stabilité,  que du devenir en puissance. Devenir quoi ? après les milliards , des dizaines de milliards?…..Moi je vous le dis on est foutu, c’est  la chance de la Terre, notre disparition….pure et simple…. Sauver le monde, mais quelle idée rétrograde, ne plus polluer, ne plus salir, ne plus produire de déchets…mais c’est ce qui fait que nous sommes cette capacité  à produire du déchet. Changer notre chimie carbonée ? en quoi en chimie sans déchets, ne plus respirer, ne plus déféquer ….ah recycler…. nos déchets, nos soupirs carbonés, nos merdes méthanées et oxydocarbonées.Mais plus on est , plus on déchette, plus on déchette plus il faut recycler, mais y aura-t-il assez de recyclettes pour tous les humains que nous allons être?….donc , ne plus polluer, ne plus bouger  pour moins consommer, moins de lumières, moins de communication internet, moins de verres de l’amitié, de moins en moins de tout, passer son temps à  recycler pour continuer à recycler ce que je déchetterai…..mais qu’est-ce qu’on va se faire chier…j’en veux pas de cette vie de bousier, d’autosuffisant, d’autoalimenté, d’autoautonomiser…..on va vendre des machines  à recycler  à ceux qui commencent à  consommer donc  à polluer et déchetter…Mais qu’est-ce qu’on va faire avec le pognon qu’on va gagner?  des enfants , d’autres machines à  recycler qu’on vendra encore mieux…..Et si la Terre, incontinents collectifs que nous sommes, nous laissaient gentiment crever, nous asphyxier…..elle nous regarde, simplement mourir en quantité parce que c’est une réalité qui lui convient…… j’arrêterai de polluer quand tous mes voisins arrêteront de respirer….. cancer à  vendre, pas cher, ayant peu servi…dieu omnipotent et solitairecxb, ayant raté ses examens…pas cher. A vendre  humanité, source d’engrais pour de belles fleurs rouges dans des champs verts, riche en azote…. à vendre , fin des temps, en direct et en couleur, avec odeur, pièce unique,  à saisir de suite car ne saurait tarder… à votre santé….qu’on arrête de me sauver!

Ma demoiselle Esa Bang…


esa-141 [1024x768]Elle est…. Elle est là, au moment dans le moment…c’est elle, la femme….italienne, de feu, de grâce, de force, d’âme Céline jusqu’au bout de sa nuit….elle est paquet de gitanes à la voix de nuit, elle est déesse au sexe interdit, elles est là…. parfois à côté de moi. Je la photographie, inscris son image de lumière sur le capteur insipide de cet appareil, sur la pellicule cellulosée de cette boite….son ventre, son cul….une sculpture de vie, de sons , de regards…son regard. Elle est créatrice du don qu’elle fait à la lumière…elle est orgasme lumineux, extase, simple, heureuse, souriante, mangeant ses gressins d’un bout à l’autre, fumant sa clope les yeux dans mon vague de regardeur ébahi… je la photographie, elle, femelle des  femelles

….son instant de silence et de grâce…..se taire, ne rien dire, ne rien faire , attendre que la lumière soit….elle comme une éternelle.

http://www.esabang.book.fr/

Moseph acte 14


Moseph revint par cette rue par laquelle il était parti, du temps auparavant, beaucoup de temps. Jarie l’accompagnait, elle tenait son fils, leur enfant,  dans ses bras, la rue était déserte, en ruine. Adamah suivait, ni souriant, ni satisfait, il veillait désormais sur eux trois. L’âge ne paraissait pas l’avoir touché. Lorsque Garbiel les vit arriver, il se leva difficilement, le temps  avait comme soudé ses os….il y avait si longtemps qu’il attendait. Il se dirigea vers l’enfant, le toucha du bout des doigts, le sentit, le goûta et s’enfuit le plus rapidement qu’il put , vers l’opposé de cette rue arrivante. Moseph ne se souvenait pas avoir été dans cette direction, il était toujours resté entre cette rue et la ferme d’Adamah, jamais il n’avait osé partir dans l’autre sens lorsqu’il était enfant…il sentait là  à cet instant qu’il y avait toujours eu comme un interdit, interdit des plus simple puisque personne n’avait osé partir dans cette direction. C’était la première fois. Il devait rejoindre Garbiel qui, tout en boitant rapidement, leur ouvrait la marche…Il savait où  aller, il avançait maintenant dans un bois touffu sans chemin et marchait de plus en plus vite, il commençait à émettre des sons que l’on eut pu prendre pour des sons de joie. Il arriva à  un mur , si haut qu’on avait l’impression qu’il touchait le ciel…le ciel…. Moseph n’avait jamais levé les yeux au ciel, tout ce qui s’était passé, depuis toujours,  l’avait été sous ses yeux et près de sa ligne d’horizon…et là  ce qu’il pensait être le ciel tombait au sommet du mur haut …mais humainement accessible, comme le toit d’une maison chevauche son mur , l’espace d’un instant…. Garbiel avait tourné sur sa gauche et se dirigeait vers une tour qui pénétrait le ciel, le toit, là-haut…..stock-6 [1280x768]

Et du feu surgit la couleur qui inonda mes yeux.


Toujours plus actif, toujours plus anxieux j’alimentais son regard de mes gestes sexués. Son cul, j’aurais aimé claqué, arcboutée. Je coulais en elle simple et subversif, comme un jour de mur de Berlin tombant…Il n’y eut pas de silence pour qu’elle se sente désirée, son corps tremblant, assagi,  s’offrit juste pour une couleur chatoyante. C’était le feu de son cul , de son corps qui alimentait mon regard. Silence!  lui dis-je.  Abstinence!  me répondit ellecel (35 sur 85) [1024x768]. Je courus au-delà du moment , hébété de ne savoir comment diriger cette couleur de ventre féminin et féminisé. Il n’y avait d’autre moyen que de croire ces instants où sexe et odeur  donnent  envie de pénétrer.

De l’importance de la douceur!


Il était l’heure, de bonne heure, sans mauvais augure… Je dis que l’homme ignorait la sensation du vent sur sa peau, il évitait ce contact sensuel, sensitif, émotionnant, émulsionnant. Son intérieur était suave, son extérieur comme sa voix, éteint….il rougit. L’homme avait appris à tituber avant de marcher, sa mère buvant encore et encore , pour oublier le son de son corps violé au fond des bois, au son des doigts, sans don d’émoi….son enfant était là, elle but, elle but, elle mourut. Il fut battu, tordu, foutu, nu…..rien de plus que de ne plus être , sans jamais avoir été plus. Il attendit de longues années d’homme ému pour oser dire, doser son rire, rosser son ire, causer et dire…dire qu’il n’avait jamais connu ce qui était doux, d’où aurait-il pu le savoir ou le sentir ? D’où cet absence de doux ? pas de sein doux, de doux sein , de dessein… Ce fut le vent,qui s’allongeant sur son avant bras, qui lui fit connaître ce doux instant d’extase émotionnelle qui ressemblait au moment du soir où l’endormissement amenait ses yeux  à se fermer mollement. Il connut, alors qu’il mourait dans une rue, le son de la douceur qui violente la fin de vie, il mourut pour ainsi dire heureux….paris (166 sur 167)

Quand je suis venu au monde…


quand je suis venu au monde je ne savais pas ce qu’il s’y passerait….et c’était tant mieux!  j’ai la haine de mon humanité, de mes pieds qui foulent le seul, je n’arrive plus à  douter encore moins à croire… Fin , je demande la fin et je suis près à avouer avoir perdu. Moi le nouveau-né, l’improbable  être de lumière, je plonge dans le noir comme  à chaque soir de fin d’hiver. Qu’on se le dise, je ne suis qu’un homme, sans volhonté de survivre  à mes ancêtres et  à mes  contemporains…

Au sujet de la bouffarde….


Je pourrais dire que j’en ai connu des bouffardes , toutes plus d’écume blanche et finement sculptées que les autres, mais il n’en sera rien. Qu’en est-il de ces instants où il m’arriva de choir ?…Il ne s’agit pas de l’objet, mais du sujet, la réalisatrice….qu’en pense-t-elle ? Pense-t-elle à ce moment là ? Son plaisir est-il  d’être ou de donner ? je dis …qu’il lui suffirait de violemment mordre pour rappeler qu’une bouche eût pu servir  à tuer ou trancher. Le délicat de l’acte est comme une maïeutique de l’esprit, il vous amène  à être ce que vous n’étiez pas au départ…un être de sensibilité et de présence  et j’en accepte alors la taille de mon clitoris masculin. Le don, voilà  qui ne peut indifférer, celle qui donne me bourdonne l’âme légèrement au moment où la mécanique céleste est ….point de technique opportune , juste un acte de chair et de compassion…le « manger , ceci est mon corps »….donc une eucharistie formative pour l’humain que je suis…..la bouffarde me conduisit au delà  de l’humain mais au contact de l’humaine. Ne peut donner qui pense  savoir être dans l’action…..juste une présence sublime qui, au contact d’un champ électrique de faible intensité, vous conduit auprès de la vie. Une bouffarde impose le respect.jui-3

Moseph acte 13


Elle jouit, il cria. Son ventre était bouillonnant, aqueux, comme une nouvelle terre. Adamah sourit.

La rue était désormais déserte, certains hommes étaient morts, certaines femmes, vieilles, sèches, avachies, assises sur leur derrière au bout de la rue , finissaient de  mourir au soleil. Il y avait une fin en ce lieu. Le côté de la rue vers lequel était parti Moseph, avait laissé passé plantes, herbes folles et vent, prendre place sans résonance avec l’humanité mourante. Des animaux , tous plus variés les uns que les autres, occupaient désormais cette rue où  jadis on passait. Garbiel attendait , le regard porté vers ce côté obscur de la rue, il regardait toujours en souriant. De temps à autre , il tuait un lapin pour se nourrir , un serpent qu’il déchirait de ses dents. Sa barbe avait poussé, son regard s’était affuté…il attendait que cela soit pour en référer à El Hoim, sa mission était ainsi: dire, lui qui n’avait plus pris la parole depuis un temps si long. La mère , cette femme, était morte , morte de s’être oubliée, ventre sans vie, sans plaisir, elle avait fini par oublier de vivre…Il n’y avait plus de temps ….jui-30

Au-dessus….de l’amer


Au-dessus de l’amer, l’avion s’est arrêté. Ses ailes ont cessé de battre, sa chaudière s’est refroidie, le silence sifflant s’est intensifié…..comme un grand planeur….en un peu plus lourd, sans plus rien  à prouver. Chute, cris et chut….hurlements, morts rapides, lucidités effarantes…le jour où tout se comprend commence irrémédiablement et diablement par la fin. Alors, pas de paradis, pas de dit, subtilité des non-dits….peur d’avoir oublié. La mort et la mer sont au rendez-vous, l’impossible ascension commence par une chute…Où se situe la douleur et à quel moment ? Y a-t-il un début dans cette fin. Ils pensaient samba, ils pensaient retour, ils pensaient aller….sans bas ni haut , la vrille a inondé leurs cerveaux. Ils sont morts, à tort ? sans corps ?

« Comme un avion sans aile », ils  l’ont arrêté cette nuit…fin d’un vol, sans Icare à leurs côtés…..voler n’est pas bon pour la santé.jui-16 [1024x768]

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