carnets de vacances 16


Lumière de putain de lumière… Le sud c’est çà aussi, ces instants outrelumineux, ces ombres malsaines qui tombent dans le blanc le plus flagrant et violent. J’ai marché dans des rues attentives à ceux qui s’y trouvent, déflagrations nauséeuses au contact du safran des murs, de certains verts anisés et du vent qui balaie des tonnes de poussières …. l’espace des impressionnistes, l’impression de l’espace replié cependant, car rien ne se passe  à l’intérieur, tout y est externe et sonore…. le silence est pour ce qui ne se dit pas…. J’y ai vu des bruits de paroles dont le sens n’avait que peu d’importance. Le sud c’est un combat entre les cigales et les paroles en l’air…. même le silence y est odoramment bruyant. Putain de sud de putain!_DSC1840

carnets de vacances 15: le Lieu, les Acteurs… Etat des lieux 1


Le Lieu:

C’est un bar, de soir, de nuit déjà commencée,auprès du port,  un centre externé de forme carré. Il mesure approximativement quatre mètres sur quatre.La nuit du sud vient s’y coller depuis de nombreuses années.On s’y rencontre avec des regards excessifs, on se doit d’y être même s’il y a longtemps que tout est déjà fini…. la vie.

Les Acteurs:

Ils sont nombreux, mouvants, précis, déjà écrits dans d’autres vies…. ils sont le patron au ventre maintenant si gros qu’il ne peut plus se regarder pisser, des femmes seules et vieilles ou âgées ou passées, peut être finies. Elles sont en attente des hommes pour une odeur de plaisir. Elles sont aussi des femmes jeunes, belles, excessivement belles, brillantes comme ces soirs d’été dans lesquelles elles viennent à exister. Elles se montrent, se donnent, s’offrent, se vendent pour certaines…. elles sont hôtesses de l’air en transit pour la nuit, puisque le dernier vol est tard, beautés locales à la peau cuivrée…. femmes d’espoir d’une histoire, putes sans le savoir, femmes, sexes…. Tous se connaissent ou font semblant, s’aiment ou font semblant, se touchent ou font semblant…. Qui sont-ils les hommes ? machos de blanc vêtus, tatoués pour se montrer, militaires en manque, légionnaires en manque, manque d’air en manque…..Moi, qui depuis quelques étés les regarde exister, silencieux, attentif, inexpressif….Moi, eux!

Ce sont leurs moments intenses d’histoires silencieuses……. Ce soir, passée, cette femme d’une cinquantaine d’années, en compagnie d’une autre qui, puisqu’elle lui ressemblait, devait être sa soeur. Elle s’est collée, lubriquement, certainement vulgairement, au ventre du patron, l’embrassant à pleine bouche, l’embouchant à plein bras….. ce patron, héros local du silence, qui touche le corps des femmes, puisque c’est lui qui est de droit… Cette femme, enlaidie par ses convulsions sexuantes, cette femme oubliée l’instant d’après puisqu’une autre plus jeune, aux seins plus fermes, à la croupe plus avenante s’est présentée…. Tout, à nouveau, a recommencé….. DSC04448

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