Le sud, ce sont des petits vieux qui se posent de banc en banc, d’ombre en ombre. Ils sont dehors, clairement vêtus, tôt le matin, blancs de peau, secs d’être restés pour certains , toute une vie au soleil. Ils sont au sud pour chauffer leurs vieux muscles, quand il leur en reste. Ils avancent lentement, comptant leurs pas, s’essoufflant, tombant morts parfois… le sourire aux lèvres. Les vieilles sont élégantes, fardées couleur masque mortuaire, vêtues linceuls…. Les vieux ne sont visibles que le matin ou lorsque la nuit est tombée…. Ils échappent ainsi à la lourde et implacable chaleur qui les ferait s’évaporer…. Le sud, douce antichambre de la mort, aspect d’un paradis idéalisé….. pourquoi mourir au sud ?
Archives du 27 juillet 2009
carnets de vacances 21… Etat des lieux 4
Ici… On est pompier, les bras musclés, la voix chantante…. On parle fort, souvent trop fort…. silence ! Il est arrivé ce soir, titubant, chancelant, hésitant certainement depuis longtemps entre sa vie et sa mort. Il a commandé un verre d’un alcool que je ne connais pas, mais dont l’absence de couleur m’est familière… Puis une bière et encore une autre. j’ai cherché ses yeux, comme je l’aurais fait pour toute autre personne qui fuit en avant vers un oubli certain… Je les ai interceptés…. petits , rougis par une fumée de cigare plus que noire. Un petit orchestre de jazz jouait des reprises de Claude Nougaro…. J’ai cru, à un moment, qu’il pleurait, ce n’était que les vapeurs d’alcool et de tabac réunis. Il a bu, droit, élégant, parti, épuisé, ailleurs de l’intérieur. j’ai essayé de le rejoindre là où il était, mais lui et moi avions quelques vies de différence…. Nous étions aussi loin l’un que l’autre, mais ailleurs… terriblement ailleurs. Ils ont tous continué à parler, de rien, de ce rien qui éloigne de jour en jour….