Le soir….. quand tout se termine…. c’est là que la laideur apparaît. Qu’en est-il de ce besoin de troubler son corps pour rester dans une fausse jeunesse, refus de sa mort ? refuge face à une vie qui fuit ? le paradis du botox est sous mes yeux… siliconés jusqu’aux mamelons érigés, les seins de 2009 échappent à la loi de la gravité, obus gélatineux sortis d’un magasin de poupées gonflables… les ventres thermo-lipo-sucés n’échappent à la laideur des cuisines en formica des années 60…. les bouches dites « à pipes » par le passé, sont devenues des gueules de mérou…. les fesses sont rehaussées, les culs plombés, les chattes refermées, rien ne doit dépasser. Je ne me sens pas plus vulgaire que certaines le sont par leur monstruosité inhumaine et plastifiée. Est-ce une mutation de l’humanité ? une sorte de virtuel concret…. La richesse rendrait-elle con à partir d’une certaine quantité ?
Elle s’était assise à mes côtés, je ne pouvais pas l’ignorer…. son parfum amplifié, sa poitrine Mattel redondante, ses lèvres qui occupaient la moitié de son visage, sa coiffure incluse sous résine, ses bourrelets… traces d’un chantier global non terminé. Des seins de 20 ans, un ventre de 60, une bouche extraite d’un dessin animé… une femme en kit dont le mode d’emploi eut été oublié…Il n’y avait plus rien à espérer de ce soir…. Elle finit la soirée seule à boire du champagne, à sourire sans trop forcer…
J’aime l’âge des corps de femmes quand elles sont sujets de mes fantasmes et quand ils ne sont pas objets de mes fantasmes….