Là , maintenant, si je devais mourir, arrêter de vivre en respirant, arrêter de voir en salivant , arrêter de toucher en fermant les yeux, arrêter pour de bon , pour de vrai , pour de fin…finir quoi, comme le point de ma ligne ! Si je pouvais choisir cette fin, comme une majuscule qu’on sculpte au début d’une phrase, comme un sourire qui m’enchaleure les yeux, le ventre et tout ce qui s’en essuie. Si je pouvais avoir ce choix d’homme sans éternité, cette douce violence qui succède au début… S’il m’était donné d’être cette fin qui pour une fois me serait comptée, s’il m’était offert d’offenser le cycle de la vie , le petit vélo de mon existence….. Putain de Dieux, la belle émotion que je choisirais… Elle serait superbe, langoureuse , chaloupante, désirée, perturbante à en zigzaguer, entre Cuba et le grand Nord, aphrodisiaque, vagale, étouffante, pétasse jusqu’au bout des ongles , vulgaire jusqu’au rouge de ses lèvres, moussante comme une bière un soir d’été, sainte Marie amère de , ou à merde à, dieu…Mourir de cette émotion sans nom, sans forme…juste sentir ce qui la commence et ne pas en voir la fin.