La fellation est-elle douce ?


Je ne saurais répondre  à cette question sans vous avoir entendues, tendu. J’en aime la violence explosive, la dépendance subversive et la couleur de la lumière des yeux des femmes qui en usent ou abusent. J’ai souvenance d’un de ces moments, titubé, hébété, ahuri, fermé, interdit, convulsif, admiratif de mon impuissante puissance une fois absorbé. J’aime alors chanceler, lentement vers le sol, tel la petite cuiller de  Dali, le bruit de mon corps heurtant le sol me rappelant  à la réalité. Je chus pour avoir été aimé, à mon juste goût, à juste titre. J’aime me savoir bonbon, savoureux de la dégustation à la déglutition…en corps de femme, il n’est à mon sens pas d’autre exploit que glisser entre vos lèvres.d

Moseph acte 6


Il se retrouva, marchant toujours plus vite, hors la ville, son couteau au sang séché  à la main, fatigué, il s’endormit au pied d’un mur de ferme. Un chien , un autre,  le réveilla, aboyant, essayant de lécher le visage de l’enfant. Sans peur, il se releva, sans geste violent. Ce chien était plus miteux, sale, pouilleux que Moseph lui-même. Il n’avait aucune intention de le tuer, le chien n’avait aucune intention de le mordre malgré sa faim tenace. Moseph du haut de ses huit ans , se leva et marcha  sur la route, le chien le suivit. Tous deux pénétrèrent dans la ferme dont le mur avait servi d ‘oreiller  à l’enfant. Tout y était sale, le sol, les murs, les chiens attachés par de longues chaines, le fermier qui s’avançait vers eux, son ventre plus précisément. Il était gras le  ventre du fermier, le maillot qu’il portait tout autant. Il n’était pas rasé sous son menton, la taille de celui l’en empêchant. Il était énorme le fermier, puant, pétant tant que faire se peut. Il était sale le fermier, ses mots orduriers, son ventre flasque, son haleine comme une fosse  à purin , la couleur de sa crasse comme le sol de sa ferme. Il ne dit rien.  Moseph n’avait pas peur, son couteau dans le dos, il attendait, le fermier l’observait…en silence. Quand on observait le fermier autrement qu’en le regardant, il était couleur de sa terre , odeur de sa terre. Le glèbeux se nommait Adamah, gardien du lieu plus que  fermier, il veillait… Quand on observait l’homme originel, on discernait celui qui savait donner un sens au mot terre, on comprenait celui qui connaissait le goût de sa terre. Le glèbeux était sa terre , il en avait la bienveillance nourricière, la douceur procréatrice, l’onctuosité spermatique. Il était un Golem en marcel, un géant dont l’apparente violence laissait place à une quiétude extatique profonde et sereine. Moseph  le sut , Moseph le vit. Il se dirigea vers lui, lui prit la main, Adamah lui dit: « tu travailleras selon tes forces sur mes terres, tu te nourriras de ce qu’elles te donneront , tu dormiras parmi nous, ton chien aura sa place auprès des miens ». ce furent les seules et uniques paroles que Moseph entendit sortir de la bouche d’Adamah. Il laissa tomber son couteau et suivit l’homme vers une étable où ils pourraient dormir.ppp (39 sur 51) [1280x768]

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