La fosse à purin


Je possède une fosse à purin, une botte de gris meunier pour m’y promener.  J’y enfouis, jette, rejette depuis quelques 10 puissance -43 secondes après le big bang mes plus noires idées, lentement elles s’écoulent et pénètrent le sol. Mes idées,  là au gré du sol si dominé,fadaises si je n’y mets qu’un bémol, finissent par germer. De nouvelles idées plus claires, plus pures qu’attentatoires, naissent de mon esprit fécond. Mon esprit fait  le con parfois, puisque de nouvelles idées erratiques, amboliques, métaboliques mais non symboliques,   plus noires et notoires apparaissent au fond de cette fausse et pure intention que de vouloir de nouvelles idées. Mes anciennes idées putes et ratées, fermes et  jeunes s’il en fut, réapparaissent plus noires et cambrées. Je remplis à nouveau ma fosse, purpurine,  érotique de mes idées pures et incantatoires. Elles ne sont que des idées….ma main tremble de vouloir agir… m’enfonce au plus pur de ses reins….J’emmerde mon prochain, sa fosse et son coup de reins. Amen….j’arrête de penser.car esa-30

Moseph acte 5


Il n’en mourut pas, le couteau glissa, coupa…l’autre n’était plus un homme. Garbiel hurla de douleur, se précipita dans la rue, s’écroula  à terre , une mare de sang maculant son pantalon, dont la braguette , pour une fois n’avait pas été fermée. La mère de Moseph, le suivait , hurlant plus fort que lui. Ce n’est qu’une fois qu’il fut conduit  à l’hôpital, que la mère , cette femme, pris conscience du rôle actif qu’avait pris Moseph  à l’émasculation de son homme. Elle se dirigea vers lui avec l’intention de l’étrangler , mais Moseph n’avait pas lâché son couteau. Il le tenait fermement , sachant très bien que tant qu’il ne serait pas parti, ce couteau serait le garant de sa survie. Il était recouvert du sang d’un chien, d’une homme et de divers poils collés. Sa mère décida de le tuer quand il tomberait de fatigue , mais elle l’ignorait que son fils ne  dormait depuis bien longtemps. Il luttait depuis sa naissance contre toutes les peurs qu’un être humain eût pu rencontrer dans une vie…à commencer, à commencer par celle de vivre. Chaque matin, au commencement d’une lumière nouvelle, plus souvent grise que radieuse, Moseph se demandait pourquoi , il était là , comment ferait-il pour finir sa journée ? Comment arriverait-il à calmer sa faim ? Devrait-il encore partager le viande que le boucher jetait  à son chien ? Aurait-il encore peur de ces hommes qui montaient avec sa mère, des attouchements de certains de la violence douloureuse d’autres ? Aurait-il encore froid ? mal ? aurait-il encore le besoin d’imaginer un nouveau moyen de survivre ? Sa vie était comme une guerre calme, une guerre contre une solitude bruyante, entouré d’hommes et de femmes qui ne le voyaient, ne lui parlaient pas, l’utilisaient…. Pour survivre , il ne dormait plus, en contact permanent avec cette réalité. Il comprit que cette femme , la mère voulait le tuer, pas comme le chien, pas comme l’autre…autrement. Il attendit que l’alcool fit son effet, sortit, descendit dans la rue, et pour une fois alla jusqu’au bout de celle-ci, cent mètres ou un peu plus…Il partit, peut être huit ans, son couteau  à la main.robillard laurent (19) [1280x768]

j’ai eu peur de mon silence…


J’ai eu peur, ce soir, de mon silence, je ne m’en étais pas averti. Ma bouche n’a pu s’ouvrir, mais elle n’était pas fermée… J’ai regardé l’heure, c’était le moment glauque: celui des ombres passées, des instants oubliés, des corps perdus….des « encore » sans lendemain. Passe le temps, je te vois, je te sens près de mon dos, me caressant. Putain de silence, silence de putain…ne plus rien avoir à dire, se regarder se taire…la vie s’apaise, les moment deviennent le temps et on attend. On attend que tout se reproduise , comme autrefois, on veut le même temps en mieux, sans les désespoirs du corps le soir au fond des bois…une vie se rate aussi vite qu’on croit la réussir…J’attends , sans impatience, ce moment certain avec lendemain soyeux et généreux, mon café  à la main.stock-8 [1280x768]

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