je n’ai pas eu


hsbc-laurent-robillard-14-1280x768Je n’ai pas eu cette vie  à émotion linéaire…né sous le signe du chaos accordant l’ espace, j’ai convulsé, erratique… en attente de ce que l’art pouvait m’offrir. Ce grand espace que voilà ! Toujours moins sobre dans ma démesure , je m’y suis réfugié pour peser l’âme de mes congénères, respirant difficilement. Je m’y meurs chaque jour, le regard troublé par certaines larmes incontrôlées. Ma solitude , je ne la partage qu’avec les femmes que j’ai pu aimées, toujours plus  tendres, sans pour autant comprendre qui j’étais. Je racontai, ces moments exaltés où je cherchais ce sentir de mon corps, intérieur et rupestre…un mur en mon ventre  se dessinait pour que j’y pus exprimer l’état de mon être subtil….sans prétention….je ne suis ici que pour comprendre le pourquoi de ma présence. C’est alors que je me  mis à blémir, que manquait-il  pour que je n’ai conscience de toutes ces absences ? Qui eût pu prétendre savoir ce qu’un homme souffrait en son âme ?

A cette heure glissante, toujours plus fermé de par la vie, je respire si lentement face  à ce miroir que ma seule respiration ne peut suffire  à l’embuer….C’est en rêvant chaque matin, durant les trente minutes de sommeil que je m’accorde langoureusement, que ces femmes m’observent jalousement….Pour être un homme  leur dis-je, il me faut d’abord savoir être femme. Cette seule respiration profonde et indolore me rappelle , ce doux son des femmes qui ferment les yeux au moment où seul je respire leur profonde intimité… Je ne suis qu’un homme au simple contact de ces  femmes….laissez moi finir de respirer.

finir…


Finir m’est impossible, je ne fais que l’emporter loin de moi pour ne pas  devoir , chaque  soir, ne pas dormir pour ne pas la rêver. Il m’est impossible d’oublier l’intense de ces instants passés à  ses cotés, rêves, couleurs et odeurs de peau collées à ma vie, j’en suis le garant dans mon futur. Je suis obligé de m’ éloigner loin de son silence pour ne pas douter, pour ne pas  tomber. Je suis faible de son être , faible de sa vie….elle me veut vivant.J’ai plus souvent titubé de son absence que douté de sa présence. Il n’y a pas de fin à tout cela, juste sentir le besoin certain de respirer, je me suis trop  alarmé sur les images de mon passé. Je suis un homme , plus écorché que vif, plus décidé que certain….un homme prisonnier dans son présent qui s’éloigne de son passé….qu’on me laisse vivre, mais je ne peux être loin. J’en tremble.

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