Des élans de conquistador


Des élans de conquistador pour embrasser les femmes comme un matador, ma cape rouge  à la main, ensanglantée des hymens  déchirés…me voilà donc au bout du couloir, trop dans le noir.

Des croupes  à pleines mains, brulantes sous mes baisers, mon sexe tendu vers l’évier…me voilà donc seul, trop près du sol.

Des jours perdus dans mes yeux abrutis, leur couleur ébahie….me voilà ivre, à déchirer ce livre.

Des instants passés, simplement enlacés…  peau saisie,poésie de merde, divers (20 of 101) me voilà donc.

Moseph acte 3


Moseph se mit  à haïr Garbiel… son odeur, sa présence, ne serait-ce que sa lubricité permanente et insatisfaite, tout cela poussait ce petit  garçon à haïr. Il commença par se haïr lui: son corps, son reflet dans la glace, son visage écrasé, la ressemblance avec sa mère, sa mère et puis il finit par Garbiel, non pas parce qu’il possédait sa mère, non, juste parce qu’il l’ignorait volontairement et totalement. Entre ses six et sept ans, Garbiel n’avait jamais posé son regard sur Moseph, on ne saurait dire s’il avait pris conscience que cet enfant était l’enfant de la femme qu’il baisait chaque soir, avant qu’elle n’aille travailler avec son cul et que l’alcool eut amoindri ses sens, sa capacité à dire non et le peu de lumière qu’il restait dans ses yeux. Garbiel une fois sa braguette remontée, enjambait Moseph, comme une valise posée, un obstacle…son pied parfois heurtait la jambe du petit…il ne s’arrêtait pas. Durant cette année passée, Moseph ne réussit jamais  à croiser avec son regard  cet autre, absent mais trop vivant. Et pourtant son regard, c’est ce qu’il avait de plus beau et vivant en lui, un regard qui brillait même dans le noir, un regard qui demandait, juste un mot, un geste comme une main tendue vers lui. Comme il ne pouvait pas parler il avait tout mis dans ses yeux, ses questions, ses envies , les réponses qu’il n’obtenait pas, ses larmes qu’il gardait, ses cris, ses morts, les orgasmes de sa mère, les yeux de sa mère quand. Il réussit  à voler un couteau au boucher, un pas trop grand, un dont le manche pouvait être enserré par sa main d’enfant de sept ans, peut  être. Il tua le chien, l’étripa plus précisément, le vida de toutes les caresses qu’il avait reçues plus exactement.divers (8 of 22)

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