Se levant difficilement, ce matin attardé, trébuchant sur des verres, qui la veille n’étaient pas cassés, juste pleins, opaques pour certains,démesurément vides pour d’autres; il ouvrit sa fenêtre, sans fumer, sans regarder plus loin que l’horizon découpé par ses arbres. Éventuellement le soleil brillait, le bleu du ciel , surfait depuis longtemps, lui paraissait vert, aussi vert que certains des verres étaient vides…Il se dirigea vers sa douche, noire, aux carreaux de faïence blancs….L’eau froide ne le réveilla pas plus que si elle avait été chaude, son corps engourdi par une cuite commencée vingt ans plus tôt ne répondait plus à ces stimuli. Son corps, dont il n’aimait plus l’épaisseur flasque et démesurée, le pesait; le grain de peau s’oblitérant des années passées à ne pas l’habiter semblait être un de ces négatifs anciens dont la granulation argentique laissait cette impression propre aux photos d’une époque passée, son corps s’opposait à lui. Il ne le regardait plus depuis longtemps, il n’écoutait plus son corps depuis longtemps… cependant il aimait parfois sourire, se laisser aller à ce mouvement des lèvres et joues qu’il ne pouvait s’empêcher d’accompagner de quelques larmes….Au moment où il sentit son cœur lâcher prise, commencer à ne plus pouvoir continuer de battre, ce petit pincement s’intensifiant en douleur profonde, Il sourit , pensant aux sourires d’un plaisir lointain….un verre vide reposait à ses pieds, son cœur oubliant de battre….sans rire.
Archives du 10 mai 2009
je recherche 2…ceci est une annonce
Je recherche des femmes à regarder vivre…habillées, nues, pleurantes, aimantes, absentes, parlantes, exhibées, réservées, racontantes, présentes, voilées, aimantes, fortes, énormes, timides , apeurées, impudiques, de dos, se demandant pourquoi elles ont accepté, sachant pourquoi elles ont accepté.
Je veux les regarder pour les photographier, une heure durant, quelques instants, une nuit durant leur sommeil, une journée près d’un café, nues dans leur bain, habillées comme à la maison, habillées pour sortir, se déshabillant pour moi, se déshabillant pour aller se coucher, se rhabillant parce que j’arrive, ne sachant pas si elles oseront se déshabiller, ayant envie de se déshabiller….juste me regardant.
Je veux les photographier pour comprendre, donner une présence à ce vide qui parfois m’entoure.
laissez-moi un message, une adresse, un numéro de téléphone…..je répondrai, j’expliquerai….
Laurent Robillard
De l’improbalité des mots.
les mots dits conduisent toujours à ce que nous devions vivre, c’est par eux que véhiculent aussi les silences. L’improbable s’y présente, ce qui ne devait pas être prend forme , parce que je n’ai pas compris la parole dite…. se taire, encore se taire , ne rien laisser paraître , s’engouffrer dans un silence pour qui d’aucuns diront qu’il est solennel. Le simple mot qui donne sens à tout, l’émotion vibratoire du son ….Se taire , toujours se taire; ne pas agir. Juste prononcer le mot fin
et Dieu ….qu’en pense-t-il ?
Tout a commencé par une discussion téléphonique, souriante, mais avec un problème sous-jacent ….le lendemain et le dire. Nous avons alors dérivé sur quelques idées de fond, de base….le pourquoi, le comment, et si…..? C’est à ce moment que s’est interposé, entre elle et moi le Concept….
Au début, à l’origine, outre le Chaos, il y a l’entropie : »Plus l’entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l’énergie inutilisée pour l’obtention d’un travail ; c’est-à-dire gaspillée de façon incohérente….En effet, selon le second principe de la thermodynamique, l’entropie d’un système isolé ne peut pas diminuer, elle augmente ou elle reste constante si la transformation est réversible. »(fin de citation). Bref , c’est le bordel au niveau microscopique, un manque de logistique dans le travail et la volonté de cohérence….les atomes sont bordéliques et fainéants voir feignants, je vous le dis.Et puis , il y a l’Homme, ….qui passe son temps à ranger, organiser , structurer. On est passé du monocellulaire au monokini en quelques milliards d’années…. les cellules se sont associées, les êtres vivants se sont regroupés, les chaines alimentaires se sont établies (rien ne se perd, tout se récupère). L’homme, évènement tout puissant, est arrivé; il construit, prévoit, pense, gère, établit, structure…..bref malgré lui une sorte de contre force à notre entropie de base. Résumons, la planète va mal, la vie va mal…l’entropie veut que cela soit normal ou inéluctable, mais malgré notre farouche inconscience à détruire sans que pour autant nous en ayons eu conscience au bon moment….notre petite force réussit à coup d’idées et de battement d’ailes de papillon à organiser dans un à peu près et un un peu plus tard temporel, la vie de l’humanité…Dieu était là comme grand régulateur, à mi-chemin entre le thermomètre et la sonde spatiale….plan quinquennal à l’appui, grand pourvoyeur de volonté, grand boutonneux génial à l’équation pluri-dimensionnel…Mais lui a-t-on demandé ce qu’il en pensait…? Ce ne sont pas les quelques génuflexions et autres qui ont été à l’origine de sa réponse….non, c’est ce coup de téléphone.
Dieu, qu’en pense-t-il….. ?
D’abord , ne m’appelez plus Dieu…..J’ai toujours préféré les femmes…. question suivante ?